Me Joey Hanna : Aller vers l’autre

Par Pierre-Luc Beauchesne, avocat

Crédit photo : Albert Zablit

Le 10 mai prochain, lors de son assemblée générale annuelle, le Barreau de Montréal remettra à Me Joey Hanna le Prix Pierre-Fournier afin de souligner sa contribution exceptionnelle au Barreau et à ses activités. Me Hanna n’hésite jamais à mettre son talent de communicateur au service de son Barreau, notamment à titre d’animateur et de porte-parole du Salon VISEZ DROIT.

Peu après son assermentation, Me Hanna a commencé à s’impliquer au Salon VISEZ DROIT. C’est sa maître de stage, Me Isabelle Allard, alors présidente du comité, qui l’a initié. Depuis, il est littéralement tombé en amour avec le Salon : « Avec un mélange d’activités juridiques et ludiques, le Salon vise à démystifier le système de justice et surtout à montrer aux gens l’humanité des gens derrière ce système. Le Salon permet de tisser des liens avec les citoyens, mais aussi avec ses collègues, et de voir comment on peut s’aider et travailler ensemble pour développer de nouvelles initiatives. »

Membre du Barreau du Québec depuis 2015, Me Hanna a toujours tenté de concilier son intérêt pour le droit avec sa très grande capacité de rentrer en relation avec son prochain et son désir d’aller à la rencontre de l’autre. Après ses études à l’Université de Montréal, il a fait son stage en droit au bureau d’aide juridique Maisonneuve-Mercier où il a travaillé pendant plus de six ans. Me Hanna y représentait des populations vulnérables aux prises avec des litiges en droit social et familial : « J’étais fier de prêter ma voix à une clientèle marginalisée, ce qui implique bien souvent d’entrer en « relation d’aide » et de faire preuve d’une certaine pédagogie avec ses clients. »

Le droit international a toujours intéressé Me Hanna qui a commencé en 2019 une maîtrise dans ce domaine à l’UQAM. C’est dans ce contexte qu’il a reçu une bourse de ministère des Relations internationales et de la Francophonie pour réaliser un stage au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), lequel lui a permis de décrocher par la suite un poste d’avocat, qu’il a occupé de février 2022 à février 2023. Son passage au HCR l’a notamment amené à prendre la parole dans les médias pour expliquer la situation humanitaire en Ukraine, à animer une conférence sur le développement durable à C2 Montréal, en plus de prendre part à l’élaboration d’une intervention devant la Cour suprême du Canada. Me Hanna souhaite, dans les prochains mois, être déployé à l’international pour les Nations-Unies, tout en continuant à travailler sur son projet de mémoire de maîtrise, où il se penche sur le rôle du droit dans la construction et la perpétuation des inégalités.

Depuis janvier 2022, Me Hanna enseigne aussi à l’École du Barreau le droit des personnes, le droit de la famille et la procédure civile et donne présentement le cours sur le droit des personnes et de la famille à l’UQAM : « L’enseignement me permet de rallier mes champs d’intérêt. Ce que j’aimais à l’aide juridique, c’était de plaider, mais surtout de rencontrer des clients, les sensibiliser à des notions juridiques. Pour moi, l’enseignement, c’est un peu comme le mariage entre le litige et la communication. » Me Hanna est également un grand passionné de lecture et de poésie qui lui permettent d’aller à la rencontre de l’humanité qui l’habite.

Afin de pouvoir un peu redonner tout ce qu’il a reçu, Me Hanna s’implique dans sa communauté. Depuis septembre 2012, il préside le conseil d’administration du Service des Loisirs Sainte-Odile qui offre des activités aux jeunes de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville. Me Hanna a jadis fréquenté ce service de loisirs et y a été animateur pendant plusieurs années : « Je crois dans l’intégration par le sport, la culture et surtout par le sentiment d’appartenance à la communauté. C’est ça le cadeau que le SLSO m’a fait et que je veux redonner aujourd’hui. »

Plus jeune récipiendaire du Prix Pierre-Fournier, Me Hanna veut continuer à mettre au service des autres son désir d’aider, mais aussi ses talents de communicateur et de vulgarisateur. Dans ses études, ses implications et ses engagements, il est toujours revenu vers les individus, les quartiers et les communautés qui l’ont fait grandir. Ainsi, pour lui, afin de trouver sa voie, il faut revenir vers son humanité, pour ensuite pouvoir aller vers l’autre.

Le prix Pierre-Fournier est décerné chaque année à une personne qui s’est signalée par sa contribution exceptionnelle au Barreau de Montréal et à ses activités.

Pour voir la liste de ses récipiendaires depuis sa création en 1992, cliquez ici.

Me Martin Chalifour : donner un sens à sa profession

Par Pierre-Luc Beauchesne, avocat

Lors de l’assemblée générale annuelle qui se tiendra le 10 mai prochain, le prix Pierre-Fournier sera décerné à Me Martin Chalifour, président du comité des infractions du Barreau de Montréal et procureur en chef du Bureau de Montréal du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). Par son travail et sa grande implication, Me Chalifour s’efforce continuellement de faire connaitre et de démystifier le fonctionnement du processus judiciaire en matière criminelle et le rôle important que l’avocat y joue.

Une carrière au DPCP et au service de la population

Membre du Barreau du Québec depuis 2003, Me Martin Chalifour a toujours exercé sa profession au sein du DPCP. Après ses études en droit à l’Université de Montréal, il a su qu’il voulait devenir procureur de la Couronne en écoutant les points de presse du procès du boxeur Dave Hilton, accusé d’agression sexuelle : « Les commentaires de l’avocate de la Couronne chargée de l’affaire, Me Hélène Di Salvo, aujourd’hui juge à la Cour supérieure, m’ont permis de bien comprendre le rôle d’un procureur de la poursuite à titre de représentant de la justice et à quel point ce travail est utile pour la société. J’ai alors réalisé que j’avais besoin de servir une cause et de faire un travail qui a un sens, avec des enjeux sociaux. »

Au tout début de sa pratique, Me Chalifour souhaitait toucher à tout, sans se spécialiser dans un domaine précis. Après quelques années, il s’est joint au Bureau de lutte au crime organisé et, de 2009 à 2013, a fait partie de l’imposante équipe assignée au procès SharQc. Il a ensuite travaillé sur des projets de longue durée impliquant notamment des groupes de voleurs habiles et sophistiqués (les projets MASTOR et MÉSANGE) ainsi que sur des dossiers marquants, dont le procès du proxénète Evgueni Mataev. Pendant 18 mois, il a été procureur en chef des appels avant de devenir procureur en chef du Bureau de Montréal en 2019. Il dirige aujourd’hui une équipe de 120 procureurs et prend part aux décisions importantes qui ont un impact institutionnel pour le DPCP. Conscient et soucieux de son rôle, il s’assure que le DPCP effectue son travail dans l’intérêt public et que la procédure criminelle soit la plus équitable pour tous.

Un avocat impliqué à tous les niveaux

L’implication a toujours occupé une place importante dans le cheminement professionnel de Me Chalifour. Pendant ses études universitaires, il a été très actif au sein du mouvement étudiant et a été membre du comité exécutif de la Fédération étudiante du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM). Depuis 2018, succédant à nulle autre que Me Sonia Lebel, il préside le comité des infractions du Barreau de Montréal. La protection du public étant au cœur de la mission du Barreau, ce comité procède à l’étude des plaintes pour exercice illégal de la profession et émet les recommandations appropriées au Conseil quant aux faux avocats qui abusent de gens souvent vulnérables.

Me Chalifour s’implique également dans d’autres comités du Barreau de Montréal. Depuis 2019, il est membre du comité sur l’administration de la justice en matière criminelle et, l’année dernière, il a participé au Salon VISEZ DROIT (cliquez ici pour visionner la discussion avec Me Chalifour sur le rôle du DPCP et du fonctionnement du processus judiciaire en matière criminelle).

Ce n’est pas tout! Au cours de sa carrière, Me Chalifour a aussi donné plusieurs formations et conférences, notamment dans le cadre des Rendez-vous Poursuivant-Défense organisés par le Barreau du Québec : « La Couronne et la défense font partie de l’équilibre qu’est la balance de la justice. Bien qu’ils représentent des intérêts opposés, les avocats, autant en poursuite qu’en défense, ont les mêmes valeurs et militent tous pour une justice équitable, basée sur l’intérêt public. »

Fier de sa profession, Me Chalifour est animé par le désir de la faire rayonner et surtout de bien faire connaitre le rôle de l’avocat. Avant tout chose, dans toutes les sphères de sa vie professionnelle, il veut promouvoir les valeurs d’une justice équitable pour tous.

Le prix Pierre-Fournier est décerné chaque année à une personne qui s’est signalée par sa contribution exceptionnelle au Barreau de Montréal et à ses activités.

Pour voir la liste de ses récipiendaires depuis sa création en 1992, cliquez ici.