Par Pierre-Luc Beauchesne, avocat
Membre du Barreau depuis 1996, Me Martin Hovington a travaillé pendant plus de 10 ans en pratique privée avant de donner une nouvelle direction à sa carrière et de se joindre à des organismes voués à la protection du public. Il travaille aujourd’hui pour le Barreau du Québec où il est responsable entre autres de l’inspection professionnelle, de la formation continue obligatoire et de la transformation organisationnelle.
Pour Me Hovington, le côté humain ne doit jamais perdre sa place, le savoir-être devant toujours être en adéquation avec le savoir et le savoir-faire.
Après ses études en droit à l’Université de Montréal, il fait son stage chez Guy et Gilbert où il travaille quelques années avant de se joindre à un autre bureau, De Grandpré Chaurette Lévesque. En 2003, il lance son propre cabinet, Hovington Pellerin SENC. Sa pratique se concentre sur le litige commercial, principalement le droit immobilier, le droit de la construction et la faillite et insolvabilité. Après quelques années, il se sent épuisé : il doit prendre une pause. « Mes années en pratique privée m’ont apporté beaucoup de rigueur. Lancer mon propre cabinet a été un défi. Ce n’est pas tous les jours facile d’être tout le temps dans la chicane et la confrontation. Ces années passées à travailler à mon compte m’ont toutefois donné le goût de la gestion. J’ai réalisé que j’aime être avocat et plaider, mais que je préfère peut-être interagir davantage avec les autres et faire fructifier les talents. »
En 2009, Me Hovington quitte la pratique privée pour devenir procureur et conseiller juridique au bureau du syndic de l’Ordre des ingénieurs du Québec. « À ce moment-là dans ma carrière, je voulais trouver une mission qui me parle, quelque chose qui s’éloignait de la pratique traditionnelle du droit. Je voulais donner un sens différent, un peu plus profond, à mon travail. Tous les emplois que j’ai occupés par la suite se consacraient à la protection du public. C’est devenu ma mission. » Après un passage au sein de l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI), il rejoint l’AMF à titre de directeur des enquêtes pour les manquements ou contraventions en matière de délit d’initié, de manipulation ou d’abus sur les marchés boursiers.
Au cours de l’année 2020, il se joint au Barreau du Québec, tout en complétant le programme EMBA McGill-HEC Montréal. Depuis novembre 2021, il occupe le poste de Directeur Service de la qualité de la profession et est responsable de l’inspection professionnelle et la formation continue. « Le Barreau du Québec a développé un nouveau modèle d’affaires afin de devenir un guichet incontournable en matière de formation continue. On veut couvrir tous les thèmes. La formation est essentielle et doit être accessible au meilleur coût possible pour tous les membres. »
Me Hovington est particulièrement sensible aux enjeux en matière de santé mentale, notamment suivant la publication de l’Étude nationale des déterminants de la santé psychologique des professionnels du droit au Canada. Il croit fermement au virage que le Barreau du Québec a amorcé et l’approche alternative qu’il préconise avec des membres qui ont des difficultés souvent en lien avec des problèmes de santé mentale. « Depuis quelques années, le Barreau du Québec s’est encore davantage recentré sur sa mission qui est la protection du public. C’est indéniable pour moi que prendre soin de la santé mentale des avocats et avocates permet de protéger le public. »
Depuis septembre 2024, il occupe aussi le poste de Directeur de la transformation organisationnelle. À ce titre, il participe à l’implantation d’outils technologiques tout en accompagnant les directions du Barreau à l’amélioration des processus d’affaires afin d’augmenter l’efficacité des différents services du Barreau. Il participe également à l’intégration de l’intelligence artificielle et la science de données au sein du Barreau. Il a toujours eu un intérêt pour les nouvelles technologies, surtout depuis qu’il a lancé son cabinet en 2003. « J’ai toujours cherché à faire plus avec moins. Il ne faut pas avoir peur des nouvelles technologies. Elles permettent aussi de supporter davantage les avocats, ce qui peut avoir un impact majeur sur leur bien-être et leur santé mentale. »
Me Hovington travaille fort pour donner à ses confrères et consœurs des outils pour s’améliorer, mais surtout pour être plus heureux et pouvoir atteindre un certain équilibre. Il croit foncièrement à ce qu’il fait et se considère comme un homme de mission, la protection du public. Plus que tout, il est fier de travailler pour une organisation, le Barreau du Québec, qui est proche de ses valeurs et qui a le cœur à la bonne place.
En faisant revivre la chronique Figure de Maître, créée sous le bâtonnat de Me Lynne Kassie en 2000, le Barreau de Montréal souhaite mettre en lumière des avocats inspirants, auteurs de réalisations exceptionnelles et qui, à travers leurs actions, contribuent à faire rayonner la justice profession.
Pour voir la liste de toutes les Figures de Maître, cliquez ici.
Me Louis Bouthillier : au service de la justice
Par Pierre-Luc Beauchesne, avocat
Le 5 septembre prochain, lors de la cérémonie de la Rentrée judiciaire (cliquez ici pour vous procurer vos billets), la médaille du Barreau de Montréal sera remise à Me Louis Bouthillier qui, depuis son assermentation en 1986, est procureur de la Couronne au bureau de Montréal. Depuis plus de 25 ans, Me Bouthillier agit dans des procès devant jury, essentiellement des dossiers de meurtre. Rares sont les avocats qui font exclusivement des procès d’assises qui ont eu une carrière aussi longue que la sienne.
Dès qu’il a commencé ses études en droit à l’Université de Montréal, Me Bouthillier a su qu’il voulait pratiquer en droit criminel, notamment parce qu’il trouvait les causes intéressantes au niveau factuel. Il aurait aimé commencer sa carrière comme avocat de la défense au sein d’un bureau d’aide juridique, mais a plutôt fait son stage à la Couronne où il a tout de suite été lancé dans l’action : « Le monde juridique criminel a beaucoup évolué depuis 40 ans. Aussi, les procès sont devenus plus longs, plus complexes. On a toujours l’arrêt Jordan à l’esprit, à chaque décision que l’on prend. Avant, je travaillais beaucoup en solitaire. Depuis 5 ans, le DPCP privilégie la présence de deux avocats pour les dossiers de meurtre, de telle sorte que je travaille de plus en plus en équipe avec des collègues plus jeunes. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai toujours le goût de continuer, même après toutes ces années. »
Me Bouthillier a pris part à des procès très médiatisés comme celui de Jocelyn Hotte, cet ancien policier de la GRC qui a été reconnu coupable d’avoir tué sa conjointe, et celui de Luka Rocco Magnotta. Les causes qui l’ont le plus marqué et dont il est plus fier d’avoir mené à terme sont celles qui concernent la maltraitance d’enfants, dont le procès de Stéphanie Meunier, accusée du meurtre du petit Jérémy Bastien-Perron.
Les procès devant jury sont des causes difficiles où les faits sont souvent choquants et où les accusés font face à des peines sévères. « La meilleure cause sur papier n’est pas toujours la plus facile. Règle générale, l’issue d’un dossier dépend avant tout des témoins et de la qualité de preuve : ce n’est pas souvent l’avocat qui fait la différence. » Me Bouthillier aime les interactions qu’il peut avoir avec le jury. « Mon moment préféré est le début et la fin d’un procès où l’on s’adresse directement au jury. C’est difficile, car on ne peut pas échanger directement avec les jurés. Toutefois, il y a des indices qu’on peut rechercher dans leurs regards, leurs expressions. On est avant tout là pour les aider à rendre justice et surtout pour les rassurer. »
Me Bouthillier trouve que son parcours est assez linéaire et classique. Toutefois, malgré ses responsabilités professionnelles, il est également un musicien d’orchestre accompli. Jouant du violon depuis qu’il a 4 ans, il a étudié au Conservatoire de musique de Montréal (qui se retrouvait à l’époque dans l’édifice où siège actuellement la Cour d’appel du Québec à Montréal). Après ses études en musique, il s’est joint, en 1985, à titre de premier violon, à l’Orchestre symphonique de Laval qui venait de voir le jour.
Me Bouthillier joue toujours pour l’OSL, même si, lors de certaines saisons, des procès l’empêchent de participer à tous les concerts de la programmation. Bien qu’il ait été tiraillé pendant plusieurs années entre le droit et la musique, il a eu un parcours de vie qui lui a permis de mener de front les deux carrières et a réussi à atteindre un certain équilibre entre ces deux univers qui ont quand même quelques points en commun : « En droit comme en musique, il faut beaucoup de préparation. Il est nécessaire d’avoir étudié sa partition avant la première répétition, comme il est crucial de travailler son dossier et bien préparer ses témoins avant de se présenter à la Cour. Qu’on le veuille ou non, ces deux carrières sont aussi stressantes. Dans un procès, le stress augmente lors des moments forts, notamment quand l’accusé témoigne : c’est là que tu as l’impression que tu peux faire la différence. »
Ayant le sentiment du devoir accompli, Me Bouthillier adore toujours autant sa carrière d’avocat et n’a pas le goût d’arrêter. Il se trouve chanceux d’avoir trouvé une profession qui le rend heureux de venir travailler au palais de justice jour après jour.
Chaque année, la médaille du Barreau de Montréal est remise à des personnes qui se sont démarquées par leur contribution pour la cause de la justice. Pour connaître les récipiendaires des années antérieures, cliquez ici.
En faisant revivre la chronique Figure de Maître, créée sous le bâtonnat de Me Lynne Kassie en 2000, le Barreau de Montréal souhaite mettre en lumière des avocats inspirants, auteurs de réalisations exceptionnelles et qui, à travers leurs actions, contribuent à faire rayonner la justice.
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Me Nathalie Guertin : une force tranquille au service de la protection du public
Par l’équipe des communications
Le 8 mai dernier, lors de son Assemblée générale annuelle, le Barreau de Montréal a remis le tout premier Prix d’excellence du bâtonnier à Me Nathalie Guertin, directrice des affaires juridiques de la section, afin de souligner son engagement et son travail envers la protection du public et l’accès à la justice dans le district judiciaire de Montréal.
Pratiquant le droit depuis près de 30 ans, Me Guertin se démarque par son dévouement à la cause de la justice, principalement en matière de pratique illégale de la profession.
Un parcours académique varié ayant un dénominateur commun : aider les citoyens du monde
Contrairement à plusieurs juristes, le parcours universitaire de Me Guertin n’a pas débuté en droit. Il s’amorce plutôt par des études en linguistique et études russes à l’Université de Montréal. C’est quelques mois plus tard, alors intéressée par le droit international, qu’elle intègre la Faculté de droit de cette même institution.
Une fois son baccalauréat et l’École du Barreau complétés, elle effectue un bref détour à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) pour poursuivre des études en communication. Pourquoi? Afin d’explorer différentes options de carrière à l’international, notamment le potentiel d’œuvrer comme journaliste sur le terrain, plus particulièrement en zone de guerre.
Le passage de la cigogne ayant mis sur pause ses nouvelles études, elle décide finalement de compléter son parcours en droit. Ainsi, une fois son stage du Barreau en droit de l’immigration terminé, elle entame sa carrière dans le monde communautaire où elle a particulièrement aimé sentir qu’elle faisait une différence dans la vie de gens se trouvant souvent en situation de vulnérabilité.
Près de 10 ans de pratique plus tard, incluant un passage en cabinet, elle joint les rangs du Barreau de Montréal comme coordonnatrice de comités et est affectée aux dossiers de pratique illégale de la profession sur le territoire montréalais. Elle est aujourd’hui à la tête de la Direction des affaires juridiques où, en plus de veiller à l’encadrement et à la bonne marche de son service, elle traite, avec son équipe, plusieurs dizaines de plaintes en matière d’exercice illégal annuellement.
Au cœur de ce parcours diversifié s’est toujours trouvé le fort désir d’aider les citoyens, et ce, au-delà des frontières géographiques et sociales. C’est ce qui l’anime encore aujourd’hui.
Un savoir encyclopédique, au service d’autrui
Toujours autant passionnée par son métier, c’est surtout la soif d’apprendre qui la stimule. Elle voit chaque journée comme une nouvelle opportunité d’apprentissage. Comme tous ses dossiers sont uniques, elle est constamment appelée à approfondir ses connaissances sur une foule de sujets couvrant différents domaines du droit.
Vous avez une question d’ordre juridique? Elle a très probablement la réponse. Et, si elle ne la détient pas, elle connait très certainement quelqu’un qui la détient et qui la partagera avec elle afin de fournir, en fin de compte, une explication des plus détaillées.
En plus de sa grande rigueur et expertise, l’humilité de Me Guertin est absolument déconcertante. Interrogée sur ce que le Prix d’excellence représentait pour elle, plutôt que d’exposer ses nombreuses réalisations professionnelles, elle a tenu à rendre hommage à ses homologues de la communauté juridique :
« Je connais tellement d’avocats que j’admire pour leurs accomplissements et qui, à mes yeux, méritent pleinement ce prix. Si je suis où je suis aujourd’hui, c’est grâce à tous ces excellents juristes, que j’ai notamment pu côtoyer sur mes comités. C’est parce que j’ai des confrères qui ont été si généreux pour partager leurs connaissances avec moi et s’impliquer auprès du Barreau. Je les en remercie », souligne Me Guertin.
Lorsqu’elle s’est vu décerner ce prix, Me Guertin a aussi eu une pensée pour sa famille, qui l’a toujours supportée. Elle leur en est grandement reconnaissante.
À l’aube de sa 30e année de pratique, Me Guertin entend poursuivre son travail en matière de pratique illégale de la profession, mais souhaite surtout, plus que jamais, redonner à ses collègues en partageant son savoir et son expertise. La protection du public et l’accès à la justice font tout simplement partie de son ADN.
À propos du Prix d’excellence du bâtonnier
Créé en 2024 sous le bâtonnat de Me David Ettedgui, le Prix d’excellence du bâtonnier est remis toutes les années lors de l’Assemblée générale annuelle à un membre de la section qui s’est démarqué depuis le début de sa carrière par son travail et ses engagements envers la protection du public et l’accès à la justice dans le district judiciaire de Montréal.
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