Me Louis Bouthillier : au service de la justice
Par Pierre-Luc Beauchesne, avocat
Le 5 septembre prochain, lors de la cérémonie de la Rentrée judiciaire (cliquez ici pour vous procurer vos billets), la médaille du Barreau de Montréal sera remise à Me Louis Bouthillier qui, depuis son assermentation en 1986, est procureur de la Couronne au bureau de Montréal. Depuis plus de 25 ans, Me Bouthillier agit dans des procès devant jury, essentiellement des dossiers de meurtre. Rares sont les avocats qui font exclusivement des procès d’assises qui ont eu une carrière aussi longue que la sienne.
Dès qu’il a commencé ses études en droit à l’Université de Montréal, Me Bouthillier a su qu’il voulait pratiquer en droit criminel, notamment parce qu’il trouvait les causes intéressantes au niveau factuel. Il aurait aimé commencer sa carrière comme avocat de la défense au sein d’un bureau d’aide juridique, mais a plutôt fait son stage à la Couronne où il a tout de suite été lancé dans l’action : « Le monde juridique criminel a beaucoup évolué depuis 40 ans. Aussi, les procès sont devenus plus longs, plus complexes. On a toujours l’arrêt Jordan à l’esprit, à chaque décision que l’on prend. Avant, je travaillais beaucoup en solitaire. Depuis 5 ans, le DPCP privilégie la présence de deux avocats pour les dossiers de meurtre, de telle sorte que je travaille de plus en plus en équipe avec des collègues plus jeunes. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai toujours le goût de continuer, même après toutes ces années. »
Me Bouthillier a pris part à des procès très médiatisés comme celui de Jocelyn Hotte, cet ancien policier de la GRC qui a été reconnu coupable d’avoir tué sa conjointe, et celui de Luka Rocco Magnotta. Les causes qui l’ont le plus marqué et dont il est plus fier d’avoir mené à terme sont celles qui concernent la maltraitance d’enfants, dont le procès de Stéphanie Meunier, accusée du meurtre du petit Jérémy Bastien-Perron.
Les procès devant jury sont des causes difficiles où les faits sont souvent choquants et où les accusés font face à des peines sévères. « La meilleure cause sur papier n’est pas toujours la plus facile. Règle générale, l’issue d’un dossier dépend avant tout des témoins et de la qualité de preuve : ce n’est pas souvent l’avocat qui fait la différence. » Me Bouthillier aime les interactions qu’il peut avoir avec le jury. « Mon moment préféré est le début et la fin d’un procès où l’on s’adresse directement au jury. C’est difficile, car on ne peut pas échanger directement avec les jurés. Toutefois, il y a des indices qu’on peut rechercher dans leurs regards, leurs expressions. On est avant tout là pour les aider à rendre justice et surtout pour les rassurer. »
Me Bouthillier trouve que son parcours est assez linéaire et classique. Toutefois, malgré ses responsabilités professionnelles, il est également un musicien d’orchestre accompli. Jouant du violon depuis qu’il a 4 ans, il a étudié au Conservatoire de musique de Montréal (qui se retrouvait à l’époque dans l’édifice où siège actuellement la Cour d’appel du Québec à Montréal). Après ses études en musique, il s’est joint, en 1985, à titre de premier violon, à l’Orchestre symphonique de Laval qui venait de voir le jour.
Me Bouthillier joue toujours pour l’OSL, même si, lors de certaines saisons, des procès l’empêchent de participer à tous les concerts de la programmation. Bien qu’il ait été tiraillé pendant plusieurs années entre le droit et la musique, il a eu un parcours de vie qui lui a permis de mener de front les deux carrières et a réussi à atteindre un certain équilibre entre ces deux univers qui ont quand même quelques points en commun : « En droit comme en musique, il faut beaucoup de préparation. Il est nécessaire d’avoir étudié sa partition avant la première répétition, comme il est crucial de travailler son dossier et bien préparer ses témoins avant de se présenter à la Cour. Qu’on le veuille ou non, ces deux carrières sont aussi stressantes. Dans un procès, le stress augmente lors des moments forts, notamment quand l’accusé témoigne : c’est là que tu as l’impression que tu peux faire la différence. »
Ayant le sentiment du devoir accompli, Me Bouthillier adore toujours autant sa carrière d’avocat et n’a pas le goût d’arrêter. Il se trouve chanceux d’avoir trouvé une profession qui le rend heureux de venir travailler au palais de justice jour après jour.
Chaque année, la médaille du Barreau de Montréal est remise à des personnes qui se sont démarquées par leur contribution pour la cause de la justice. Pour connaître les récipiendaires des années antérieures, cliquez ici.
En faisant revivre la chronique Figure de Maître, créée sous le bâtonnat de Me Lynne Kassie en 2000, le Barreau de Montréal souhaite mettre en lumière des avocats inspirants, auteurs de réalisations exceptionnelles et qui, à travers leurs actions, contribuent à faire rayonner la justice.
Pour voir la liste de toutes les Figures de Maître, cliquez ici.
Mot de la bâtonnière – Me Caroline Larouche
Chères consœurs,
Chers confrères,
Cela fait maintenant plus d’un mois que j’ai le privilège d’occuper les fonctions de bâtonnière de Montréal. Je tiens à réitérer ma sincère gratitude et reconnaissance envers la confiance que vous m’accordez. Étant fièrement la toute première procureure de la couronne à assumer ce rôle dans l’histoire de la section, j’ai choisi de dédier mon mandat au service de la justice. C’est en effet ce thème qui guidera mes actions et celles de la permanence pour la prochaine année.
En cette année historique, celle de nos 175 ans, je suis particulièrement inspirée par l’héritage que nous ont laissé nos prédécesseurs. Notre histoire, elle est riche. Que ce soit par les luttes menées, les défis relevés, les juristes d’exception ayant occupé les fonctions de bâtonnier ou encore par le dévouement perpétuel de nos membres, nous pouvons tous être fiers d’œuvrer à Montréal. À titre de membre de la communauté juridique, nos actions et notre engagement définiront l’histoire de demain.
Pour moi, agir au service de la justice se définit surtout par le fait de placer les justiciables et les différents intervenants du système au cœur de mes actions. Alors que la confiance du public envers nos institutions et l’administration de la justice est plus fragile que jamais, il est de notre devoir collectif de déployer tous les efforts pour la protéger.
C’est avec ce souci que j’entends poursuivre le travail accompli par le bâtonnier Ettedgui, mais aussi déployer de nouvelles initiatives pour le meilleur intérêt de la justice. Plus précisément, je me permets de vous présenter les enjeux et les projets centraux de mon bâtonnat.
Premièrement, la pratique illégale. Nous poursuivrons définitivement le travail de sensibilisation en droit de l’immigration auprès des communautés plus vulnérables. Animée par un fort désir d’aller encore plus à la rencontre du justiciable et démocratiser le système de justice et ses services, je veillerai, avec la grande collaboration de la permanence, au déploiement de la nouvelle mouture du Salon VISEZ DROIT. Je tiens également à valoriser le travail des avocats et des intervenants de première ligne de la communauté juridique, qui se dévouent quotidiennement pour les justiciables. Finalement, j’ai à cœur de poursuivre la mise à l’avant des célébrations entourant le 175e anniversaire de la section. Alors que nous avons tenu trois journées de festivités il y a quelques semaines, je vous invite à rester à l’affût alors que d’autres surprises vous seront dévoilées prochainement.
D’autres dossiers s’ajouteront assurément à ces grands chantiers en cours de route, dont la finalisation des travaux en matière de gouvernance et le début de l’élaboration de notre nouvelle planification stratégique.
En terminant, je nous encourage à être conscient de notre rôle, à être engagés dans notre communauté et d’agir, tous ensemble, au service de la justice.
Sincèrement,
Caroline Larouche
Bâtonnière de Montréal
Me Esther Sterling : les relations humaines avant tout
Par Pierre-Luc Beauchesne, avocat
Avocate à la DPJ depuis son assermentation en 2020, Me Esther Sterling a été intervenante au Centre jeunesse de Montréal avant d’entamer sa carrière en droit, vouant ainsi toute sa vie professionnelle à la protection de la jeunesse. En devenant avocate, Me Sterling a su réaliser un rêve d’enfance et répondre à toutes ses aspirations, et ce, dans un souci d’entrer en relations avec les autres.
Alors qu’elle est adolescente, Me Sterling et sa famille quittent le Québec pour la Floride où elle continue ses études secondaires. Inspirée par des séries télévisées comme Law and Order et les romans de John Grisham qu’elle a presque tous lus, Me Sterling a toujours voulu devenir avocate. Pour y parvenir, elle commence par compléter un baccalauréat en criminologie à la Florida State University, mais après des démarches infructueuses pour continuer des études en droit aux États-Unis, elle décide de revenir au Québec.
De retour à Montréal, elle fait reconnaître ses études en criminologie et décroche un emploi chez Garda, avant de tomber dans l’univers de la protection de la jeunesse en devenant intervenante sociale au Centre La Traversée, un foyer de groupe contractuel en plein cœur du quartier Hochelaga-Maisonneuve. Elle y accompagne alors les jeunes de la DPJ au quotidien et les soutient dans tous les aspects de la vie courante.
Quelques années plus tard, elle rejoint le Centre Jeunesse de Montréal où elle occupe tout d’abord un poste d’éducatrice, puis d’agente de relations humaines, ce qui lui permet de travailler davantage avec les familles et les organismes communautaires. Un peu sur un coup de tête, avec le désir d’en faire toujours plus, elle complète une maîtrise en administration publique à l’ENAP. Par la suite, elle devient conseillère cadre au service des ressources humaines où elle supervise les employés qui sont sur la liste de rappel toujours au Centre Jeunesse de Montréal.
En 2015, voyant l’avenir d’un œil incertain avec la réforme Barrette qui prévoit l’abolition de plusieurs postes de cadre dans le réseau de la santé et des services sociaux, elle réalise son rêve et commence des études en droit à l’UQAM. Pendant ses études, elle travaille toujours dans l’établissement du Centre Jeunesse de Montréal du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal et encadre des éducateurs au centre de réadaptation du Mont Saint-Antoine où elle avait travaillé comme éducatrice : « Cette période a été un véritable tourbillon où je conciliais des études à temps plein, un travail à temps plein et ma vie de famille. J’ai été beaucoup inspirée par ma mère qui arrivait toujours à atteindre ses objectifs et que rien n’arrêtait. »
Après ses études en droit, elle fait son stage à la DPJ à Montréal, où elle est rattachée aux Centres de la jeunesse et de la famille Batshaw qui desservent une clientèle majoritairement anglophone. Aujourd’hui, elle travaille toujours au sein de cet établissement et a été nommée dernièrement coordonnatrice au sein de son équipe : « La relation d’aide est mon créneau. J’aime regarder les gens évoluer et voir qu’il y a toujours espoir. Dans mon rôle d’avocate, je peux avoir un impact positif. Avant tout, j’aime le contact humain. Je crois qu’on est toujours plus fort ensemble, que si on prend les décisions d’un commun accord, on a plus de chances d’aller plus loin qu’on pensait au départ. »
Le droit a en quelque sorte permis à Me Sterling de développer une nouvelle vision en matière de la protection de la jeunesse. « Je crois en l’importance de favoriser le dialogue et la discussion entre les différentes parties et de concilier les positions dans le meilleur intérêt de l’enfant. Le système contradictoire n’est pas toujours la solution pour arriver à la meilleure décision pour l’enfant. Il y a une dimension humaine en matière de protection sociale et il ne faut pas voir les choses seulement de façon légale. »
Me Sterling aime sa pratique d’avocate qui lui permet de garder un lien avec son bagage professionnel. Emplie d’un sentiment d’accomplissement, elle se voit encore de nombreuses années à la DPJ à aider les autres et à croire en l’importance des relations humaines.
En faisant revivre la chronique Figure de Maître, créée sous le bâtonnat de Me Lynne Kassie en 2000, le Barreau de Montréal souhaite mettre en lumière des avocats inspirants, auteurs de réalisations exceptionnelles et qui, à travers leurs actions, contribuent à faire rayonner la justice profession.
Pour voir la liste de toutes les Figures de Maître, cliquez ici.
Me Nathalie Guertin : une force tranquille au service de la protection du public
Par l’équipe des communications
Le 8 mai dernier, lors de son Assemblée générale annuelle, le Barreau de Montréal a remis le tout premier Prix d’excellence du bâtonnier à Me Nathalie Guertin, directrice des affaires juridiques de la section, afin de souligner son engagement et son travail envers la protection du public et l’accès à la justice dans le district judiciaire de Montréal.
Pratiquant le droit depuis près de 30 ans, Me Guertin se démarque par son dévouement à la cause de la justice, principalement en matière de pratique illégale de la profession.
Un parcours académique varié ayant un dénominateur commun : aider les citoyens du monde
Contrairement à plusieurs juristes, le parcours universitaire de Me Guertin n’a pas débuté en droit. Il s’amorce plutôt par des études en linguistique et études russes à l’Université de Montréal. C’est quelques mois plus tard, alors intéressée par le droit international, qu’elle intègre la Faculté de droit de cette même institution.
Une fois son baccalauréat et l’École du Barreau complétés, elle effectue un bref détour à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) pour poursuivre des études en communication. Pourquoi? Afin d’explorer différentes options de carrière à l’international, notamment le potentiel d’œuvrer comme journaliste sur le terrain, plus particulièrement en zone de guerre.
Le passage de la cigogne ayant mis sur pause ses nouvelles études, elle décide finalement de compléter son parcours en droit. Ainsi, une fois son stage du Barreau en droit de l’immigration terminé, elle entame sa carrière dans le monde communautaire où elle a particulièrement aimé sentir qu’elle faisait une différence dans la vie de gens se trouvant souvent en situation de vulnérabilité.
Près de 10 ans de pratique plus tard, incluant un passage en cabinet, elle joint les rangs du Barreau de Montréal comme coordonnatrice de comités et est affectée aux dossiers de pratique illégale de la profession sur le territoire montréalais. Elle est aujourd’hui à la tête de la Direction des affaires juridiques où, en plus de veiller à l’encadrement et à la bonne marche de son service, elle traite, avec son équipe, plusieurs dizaines de plaintes en matière d’exercice illégal annuellement.
Au cœur de ce parcours diversifié s’est toujours trouvé le fort désir d’aider les citoyens, et ce, au-delà des frontières géographiques et sociales. C’est ce qui l’anime encore aujourd’hui.
Un savoir encyclopédique, au service d’autrui
Toujours autant passionnée par son métier, c’est surtout la soif d’apprendre qui la stimule. Elle voit chaque journée comme une nouvelle opportunité d’apprentissage. Comme tous ses dossiers sont uniques, elle est constamment appelée à approfondir ses connaissances sur une foule de sujets couvrant différents domaines du droit.
Vous avez une question d’ordre juridique? Elle a très probablement la réponse. Et, si elle ne la détient pas, elle connait très certainement quelqu’un qui la détient et qui la partagera avec elle afin de fournir, en fin de compte, une explication des plus détaillées.
En plus de sa grande rigueur et expertise, l’humilité de Me Guertin est absolument déconcertante. Interrogée sur ce que le Prix d’excellence représentait pour elle, plutôt que d’exposer ses nombreuses réalisations professionnelles, elle a tenu à rendre hommage à ses homologues de la communauté juridique :
« Je connais tellement d’avocats que j’admire pour leurs accomplissements et qui, à mes yeux, méritent pleinement ce prix. Si je suis où je suis aujourd’hui, c’est grâce à tous ces excellents juristes, que j’ai notamment pu côtoyer sur mes comités. C’est parce que j’ai des confrères qui ont été si généreux pour partager leurs connaissances avec moi et s’impliquer auprès du Barreau. Je les en remercie », souligne Me Guertin.
Lorsqu’elle s’est vu décerner ce prix, Me Guertin a aussi eu une pensée pour sa famille, qui l’a toujours supportée. Elle leur en est grandement reconnaissante.
À l’aube de sa 30e année de pratique, Me Guertin entend poursuivre son travail en matière de pratique illégale de la profession, mais souhaite surtout, plus que jamais, redonner à ses collègues en partageant son savoir et son expertise. La protection du public et l’accès à la justice font tout simplement partie de son ADN.
À propos du Prix d’excellence du bâtonnier
Créé en 2024 sous le bâtonnat de Me David Ettedgui, le Prix d’excellence du bâtonnier est remis toutes les années lors de l’Assemblée générale annuelle à un membre de la section qui s’est démarqué depuis le début de sa carrière par son travail et ses engagements envers la protection du public et l’accès à la justice dans le district judiciaire de Montréal.
Pour en savoir plus, cliquez ici.
Au service de la justice
L’assemblée générale annuelle du Barreau de Montréal s’est tenue le 8 mai 2024 au Palais de Justice. Ce fut l’occasion pour le bâtonnier sortant, Me David Ettedgui, de souligner les réalisations de la dernière année et à la nouvelle bâtonnière, Me Caroline Larouche, de nous faire part de ses projets et objectifs pour le prochain exercice.
Allocution de la bâtonnière du Québec
La bâtonnière Catherine Claveau a salué la collaboration fructueuse entre les barreaux du Québec et de Montréal dans la réalisation de leur mission commune de protection du public. Elle a ensuite félicité le bâtonnier sortant, Me David Ettedgui, pour le succès de la campagne de sensibilisation à la pratique illégale de la profession « Méfiez-vous des faux avocats » et du Balado « Arrêt sur le droit ».
Soulignant que les célébrations entourant le 175e anniversaire sont une magnifique opportunité de renouveler l’engagement envers le public, la bâtonnière du Québec a aussi exprimé sa gratitude envers les participants du Marathon juridique saluant ceux qui ont consacré leur temps à rencontrer les citoyens.
Finalement, elle a énoncé les principales actions entreprises par le Barreau du Québec au cours de la dernière année. Parmi les dossiers stratégiques figurent l’engagement envers le bien-être psychologique des avocats, les travaux sur la sensibilisation et l’encadrement de l’intelligence artificielle dans la pratique, la participation au projet de transformation de la Justice, notamment avec le projet Lexius du ministère de la Justice, ainsi que la mise en place d’une politique de responsabilité sociale et environnementale.
Prix Pierre-Fournier
Le prix Pierre-Fournier a été remis cette année à Me Pierre-Luc Beauchesne afin de souligner sa contribution exceptionnelle au Barreau de Montréal. Me Beauchesne s’est démarqué non seulement par ses accomplissements professionnels, mais également par sa disponibilité, sa rigueur et son implication remarquable au sein de sa section depuis plus d’une décennie. Dans son discours, il a partagé les leçons tirées de son parcours comme journaliste pour le Barreau de Montréal, notamment celles découlant des rencontres enrichissantes avec de nombreux grands juristes qu’il a eu le plaisir d’interviewer dans le cadre de la rédaction des articles Figure de maître. Me Beauchesne a invité les avocats à vivre leurs passions tout en pratiquant le droit et surtout à ne pas hésiter à aller vers les autres et à partager leurs expériences pour créer des liens significatifs.
Prix d’excellence du bâtonnier
C’est avec beaucoup de fierté que Me David Ettedgui a ensuite remis, pour la toute première fois, le Prix d’excellence du bâtonnier à Me Nathalie Guertin, directrice des affaires juridiques du Barreau de Montréal, en reconnaissance de son dévouement exemplaire envers la protection du public et l’accès à la justice dans le district judiciaire de Montréal.
Ayant un parcours académique marqué par une transition de la communication vers le droit, Me Guertin a fait son arrivée au Barreau de Montréal en 2005. Au fil du temps, elle a développé une grande expertise dans la lutte contre la pratique illégale de la profession sur le territoire montréalais. Me Guertin est une juriste qui se distingue par son dévouement, sa rigueur et surtout par sa volonté constante d’apprendre et de transmettre ses connaissances, contribuant à faire évoluer le Barreau de Montréal. Son apport à la protection du public et à l’accès à la justice est inestimable.
Honorée et visiblement émue par cette reconnaissance et par les chaleureux applaudissements de ses pairs, Me Guertin a exprimé sa profonde gratitude. Elle a humblement partagé son parcours au Barreau de Montréal, soulignant la chance d’avoir côtoyé des membres inspirants et généreux de conseils. Ces derniers ayant enrichi son expérience professionnelle et ses connaissances, elle souhaite, à son tour, redonner en partageant son savoir.
Rapport de la trésorière
L’année 2023-2024 s’est catégorisée comme une année de retour à la normale. Les états financiers présentés par la trésorière, Me Alice Popovici, ont révélé une légère augmentation des revenus provenant des cotisations des membres, alors que les dépenses ont retrouvé leur niveau d’avant la pandémie, résultant du retour à la normale des activités, de nouvelles initiatives et de l’expansion des opérations, entraînant un léger déficit de 1 191 $. De plus, l’assemblée a approuvé la résolution du Conseil d’indexer les cotisations 2025-2026 selon l’indice des prix à la consommation de la région de Montréal pour 2023 (5,1 %).
Présentation de la nouvelle politique de gouvernance et des modifications au Règlement général
La nouvelle Politique de gouvernance et les modifications au Règlement général qui ont été adoptées par le Conseil le 26 février dernier ont été présentées lors de l’assemblée par la présidente du comité de gouvernance, Me Caroline Larouche.
Rapport du bâtonnier sortant
Reconnaissant pour cette expérience mémorable, Me David Ettedgui a partagé les défis et les réalisations de son mandat sous le thème « Connecté ».
Parmi les initiatives phares de l’année, Me Ettedgui a souligné le succès retentissant de la campagne contre la pratique illégale de la profession dans le domaine de l’immigration « Méfiez-vous », grâce à la précieuse collaboration de nombreux intervenants, des outils de sensibilisation efficaces et une couverture médiatique nationale. Il a également mis en lumière l’enrichissement de l’offre de formation continue et les partenariats stratégiques établis, dont le Balado « Arrêt sur le droit », fruit d’une collaboration avec le CAIJ et la Cour suprême du Canada. La connexion avec la relève a aussi été renforcée par la création de la Journée des stagiaires. Sur le plan international, l’année a été marquée par la tenue de la Conférence des barreaux des grandes villes du monde, permettant des échanges fructueux avec des représentants des barreaux du monde entier.
Cette tribune lui a aussi été l’occasion de convier l’auditoire à la soirée festive du 175e anniversaire du 30 mai prochain, qui se tiendra au Marché Bonsecours.
Enfin, Me Ettedgui a souligné les nouvelles politiques et procédures mises en place en harmonie avec la planification stratégique, afin de garantir la transparence et la responsabilité de la section.
Fier du travail accompli ensemble et convaincu que le Barreau de Montréal est plus que jamais connecté à sa mission, il quitte ses fonctions avec le sentiment du devoir accompli, invitant les membres à rester connectés et engagés dans la profession.
Proclamation des dirigeants et conseillers élus
Me Patrice Guay, président d’élection, a rappelé les résultats du dernier vote, par lequel ont été élus Me Mathieu Jacques, et Me Marie-France Le Bel, pour un mandat de deux ans comme conseiller, et Me Véronique Collard, comme conseillère pour un mandat d’un an, avant d’annoncer la composition du Conseil 2024-2025.
Première rangée de gauche à droite: Mes Alice Popovici (trésorière), Caroline Larouche (bâtonnière), Valérie Assouline (première conseillère), Joey Suri (secrétaire).
Deuxième rangée de gauche à droite: Mes Tamara Davis (directrice générale), Gabrielle O’Reilly Patry (représentante du Jeune Barreau de Montréal), Harry Dikranian (conseiller), Pascale Vigneau (conseillère), Marie-France Le Bel (conseillère).
Troisième rangée de gauche à droite: Mes Véronique Collard (conseillère), Peter Moraitis (conseiller), Vanessa O’Connell-Chrétien (conseillère), Mathieu Jacques (conseiller).
Absente de la photo: Me Patrycja Nowakowska (conseillère).
Mot de la nouvelle bâtonnière, Me Caroline Larouche
Dans un discours empreint de solennité, Me Caroline Larouche, fraîchement élue bâtonnière de Montréal, a souligné l’histoire riche et variée du Barreau de Montréal, alors que celui-ci s’apprête à célébrer son 175e anniversaire.
Rappelant que le rôle de juriste ne prend son sens réel que lorsqu’il s’inscrit dans l’engagement, la première procureure à la tête de la section a invité les avocats à maintenir la pertinence de la profession juridique envers la communauté montréalaise, dont les citoyens sont la raison d’être.
C’est avec enthousiasme et détermination qu’elle entame son mandat. Guidée par la volonté d’agir Au service de la justice, elle entend placer les justiciables et les différents intervenants du système au cœur de ses actions.
De grands enjeux guideront son mandat, en particulier la lutte contre la pratique illégale de la profession juridique, la démocratisation de l’accès à la justice par le biais d’initiatives comme le Salon VISEZ DROIT, dont la nouvelle mouture sera dévoilée au cours des prochaines semaines, et la valorisation du travail des avocats et intervenants de première ligne de la communauté juridique qui se dévouent quotidiennement pour les justiciables.
Pour conclure, Me Larouche s’est assurée d’inviter à son tour les membres à participer nombreux au cocktail dinatoire le 30 mai prochain afin de célébrer les 175 ans du Barreau de Montréal.
Merci à nos précieux partenaires
Me Pierre-Luc Beauchesne : De l’urgence d’écrire… puis d’agir
Par Alexandre Forest, avocat
« La conscience d’avoir bien agi est une récompense en soi. »
– Sénèque
Le 8 mai prochain, Me Pierre-Luc Beauchesne, président du Comité Relations avec les membres (membre 2013-2016; 2019 – à ce jour), sera le récipiendaire du Prix Pierre-Fournier soulignant sa contribution exceptionnelle au Barreau de Montréal et à ses activités. Pour l’importante communauté d’avocat(e)s impliqué(e)s au sein du Barreau, cette récompense octroyée à Me Beauchesne sera sans surprise, ce membre du Barreau du Québec depuis 2006 n’ayant eu de cesse de s’impliquer au sein des diverses instances de notre profession. Mais qui se cache derrière la plume généreuse et gracieuse de l’auteur de la quasi-totalité des Figures de maître publiées au cours des trois dernières années?
DE L’URGENCE D’ÉCRIRE
C’est au baccalauréat en lettres à l’Université McGill que Me Beauchesne déploie d’abord ses talents littéraires, se spécialisant dans le style particulier de la forme brève. De là, il ne fallait qu’un pas pour qu’il bifurque vers le droit à l’Université de Montréal où le langage concis et précis fait loi. Pour la première fois toutefois, Me Beauchesne doute : « J’étais assez timide et réservé. Je doutais de tout. Je sentais que je n’avais pas une personnalité typique de plaideur qui dégage une confiance inébranlable en ses capacités. » Venant d’un avocat ayant plaidé en décembre dernier devant la Cour suprême du Canada au nom du procureur général du Québec dans la très médiatisée cause du « procès secret » (Société Radio-Canada, et al. c. Sa Majesté le Roi, et al.), ce questionnement a de quoi surprendre en rétrospective!
Stagiaire au sein du service juridique de Bell Canada, Me Beauchesne y fera une rencontre significative en Me Dominic Jaar. Ce dernier remarquera rapidement le talent de Me Beauchesne pour l’écriture et lui suggérera de le mettre au service de l’Association du Jeune Barreau de Montréal. Ainsi, pendant toute sa période d’admissibilité de dix ans, c’est ce que Me Beauchesne fera. Membre du comité organisateur du désormais célèbre colloque Legal.IT, journaliste puis rédacteur en chef au magazine l’ExtraJudiciaire, co-auteur du Guide de démarrage de l’entreprise, administrateur responsable des communications et finalement rédacteur en chef du Blogue du Comité Recherche et Législation (CRL), ce sont des dizaines d’articles et billets que Me Beauchesne rédigea avec brio. Humble, il souligne surtout qu’écrire a toujours été (et est toujours) un plaisir pour lui, jamais un fardeau : « L’écriture a toujours été pour moi un plaisir un peu égoïste qui me permettait de trouver un certain équilibre entre le besoin d’en faire plus professionnellement et celui de prendre du temps juste pour moi. » D’aucuns diraient que le Barreau a grandement profité de cet « égoïsme » de Me Beauchesne.
DE L’URGENCE D’AGIR
Mais il y a bien au-delà des mots dans le parcours de Me Beauchesne.
En effet, de la faiblesse qu’il percevait à ne pas pouvoir dégager la confiance inébranlable typique du plaideur, Me Beauchesne en a fait une force. Après son passage au contentieux de Bell Canada, Me Beauchesne va rapidement se développer une niche dans le pourtant très compétitif marché du droit immobilier ainsi qu’en matière de procédures sans préavis, le poussant à se retrouver plus souvent qu’autrement sous pression devant un tribunal pour convaincre qu’une mesure immédiate est requise. « Je suis à l’aise dans l’urgence. J’y retrouve une sorte de calme et de sérénité » explique Me Beauchesne, « Dans ces moments-là, j’ai le sentiment que ma capacité à rapidement en venir aux faits sans artifice m’avantage, alors que le temps presse. » Il croisera sur sa route des avocats chevronnés comme Me Benoît Larose (à ce moment chez Goyette Larose s.n.) et Me François Viau (toujours chez Gowling WLG) qui lui permettront de développer la confiance qu’il enseigne maintenant aux plus jeunes avocat(e)s du procureur général du Québec où il pratique depuis 2017. Une constante se répétera à travers chacune de ces expériences professionnelles : Me Beauchesne est celui vers qui on se tourne lorsque l’urgence frappe à la porte.
Il fera également passer son implication à un autre niveau en 2019 en se joignant au Conseil du Barreau de Montréal jusqu’en 2021. Le soussigné peut personnellement témoigner de l’apport de Me Beauchesne au sein du Conseil, non seulement par son talent exceptionnel d’auteur (il prendra le titre officieux de « reporter officiel » du Barreau de Montréal, titre qu’il conserve à ce jour), mais également par ses opinions toujours pertinentes quant à la gestion de notre ordre professionnel.
À presque vingt ans d’expérience comme avocat plaideur, qu’est-ce que Me Beauchesne voudrait que l’on retienne de ce portrait? « Nos forces et faiblesses ne nous définissent pas nécessairement. Il nous appartient de nous définir nous-mêmes. Pour moi, l’implication m’a vraiment permis de trouver ma voie et de sentir que j’avais ma place ». Il n’est à point douter que Me Beauchesne aura marqué le Barreau de Montréal à l’encre indélébile… et il ne reste qu’à nous souhaiter que nous soyons encore bien loin de l’épilogue!
Le prix Pierre-Fournier est décerné chaque année à une personne qui s’est signalée par sa contribution exceptionnelle au Barreau de Montréal et à ses activités.
Pour voir la liste de ses récipiendaires depuis sa création en 1992, cliquez ici.
Par Pierre-Luc Beauchesne, avocat
Le 13 novembre dernier, dans le cadre des Grands entretiens avec le bâtonnier, Me David Ettedgui s’est entretenu avec deux figures marquantes du monde des affaires : Mes Anne-Marie Boucher et Mitch Garber.
En couple depuis l’École du Barreau, Mes Boucher et Garber se sont lancés en affaires, chacun à sa façon et à son rythme. Généreux de leur temps et de leur argent, ils s’investissent aussi depuis des années au sein de plusieurs organismes de bienfaisance.
Me Anne-Marie Boucher : la passion de développer
Membre du Barreau du Québec depuis 1992, Me Boucher est l’une des co-fondatrices de BCF et siège aujourd’hui sur le conseil d’administration de plusieurs entreprises et organismes. Sa carrière est marquée bien sûr par la passion pour les affaires, mais aussi par le besoin de former la relève et de partager ses connaissances.
Avant de faire ses études en droit, Me Boucher a passé une année dans les Forces armées canadiennes et a travaillé aussi un an au Pérou dans un orphelinat. En plus d’avoir été enrichissantes, ces expériences lui ont permis d’améliorer son anglais et son espagnol et de pouvoir devenir monitrice de langues pour payer ses études. Me Boucher a fait son baccalauréat en droit à l’Université de Montréal avant de compléter une maîtrise en fiscalité à l’Université de Sherbrooke. C’est une de ses professeures en fiscalité, Diane Bruneau, qui l’a mise en contact avec Me Guy Lord qui pratiquait en droit fiscal au sein de Clark Woods Rochefort Fortier. C’est dans ce cabinet où Me Boucher a fait son stage en droit et a débuté sa carrière.
Quelques années plus tard, Me Boucher fonde avec des collègues la firme Brouillette Charpentier Fournier, qui deviendra éventuellement BCF. Sa rencontre avec Me Mario Charpentier, qui a été associé directeur de BCF pendant 25 ans, a été déterminante : « Ayant tous les deux le goût des affaires et une bonne tolérance au risque, nous voulions bâtir notre propre entreprise. Notre objectif était de desservir les PME de A à Z, pas juste le volet entreprise, mais aussi le volet personnel, notamment en matière de fiscalité et de planification successorale. »
Chez BCF, elle pratique en droit fiscal jusqu’à son départ pour l’Europe en 2006 où son mari avait accepté un poste. À son retour au Canada, quelques années plus tard, elle continue chez BCF à titre d’avocate-conseil. En 2018, elle participe au lancement de BCF Ventures, un des premiers fonds de capital de risque corporatif lancé par un cabinet d’avocats, dont elle dirige aujourd’hui le comité aviseur. « Au cours des années, j’ai pu développer un bon flair en affaires. J’aime l’entreprenariat, j’aime participer à cet écosystème, et surtout mettre les gens en contact pour construire quelque chose. »
Aujourd’hui, Me Boucher siège sur les conseils d’administration de Carebook technologies et Lynx Air, deux entreprises en développement où tout est à bâtir. Tout comme pour son mari, la philanthropie occupe une place importante dans sa vie. Elle siège notamment sur les conseils d’administration de la Fondation de l’hôpital St. Mary, de Canada Alpin, de la World Widlife Fund, du Weizmann Institute of Science, du Musée McCord et est présentement la présidente de la Fondation communautaire juive de Montréal.
Au fil des ans, Me Boucher a également consacré beaucoup de son temps à l’enseignement. En plus d’avoir été monitrice de langues pendant ses études, elle a enseigné la fiscalité à l’Université de Montréal et à l’Université de Sherbrooke. Elle s’efforce encore aujourd’hui de partager ses connaissances avec la prochaine génération. Avec ses enfants, neveux et certains de leurs amis, elle a lancé dernièrement un fonds de capital de risque, Lalotte Ventures (ce nom s’inspire du mot « croissance » en hébreu) afin de les initier à ce type d’investissements.
Me Boucher reconnaît la chance inouïe d’avoir eu comme mentor Me Mario Charpentier, mais aussi son mari, Mitch Garber, comme partenaire : « Mon mari et moi avons des talents différents, mais ensemble nous sommes complémentaires et nous sommes devenus une véritable force ». Les affaires occupent une place importante dans sa vie familiale et sont devenus un élément rassembleur : « Notre objectif à Mitch et moi est de continuer à intégrer nos enfants, qu’ils prennent le leadership et qu’ils s’investissent dans tous nos projets philanthropiques. Nous voulons que la philanthropie fasse partie de notre ADN familial. »
La tête encore pleine de projets, Me Boucher souhaite continuer à transmettre ses connaissances à la nouvelle génération pour que celle puisse trouver aussi sa place.
Me Mitch Garber : l’homme d’affaires avocat
Membre du Barreau du Québec depuis 1990, Me Mitch Garber s’est lancé en affaires après avoir pratiqué en litige pendant plusieurs années. Au fil des ans, il est devenu une personnalité publique, n’ayant pas la langue dans sa poche et s’impliquant activement dans sa communauté.
Me Garber complète un baccalauréat en relations industrielles à l’Université McGill avant de faire ses études en droit à l’Université d’Ottawa. De 1990 à 1999, il travaille chez Lazarus Charbonneau où sa pratique est très diversifiée : « J’allais au palais de justice presque tous les jours, ce qui m’a permis de développer mes aptitudes pour le débat et surtout de pouvoir penser et réagir rapidement sous pression. Ces leçons que j’ai apprises devant les tribunaux m’ont servi toute la vie ».
En 1999, à 35 ans, il quitte la pratique du droit et démarre avec deux amis SureFire Commerce inc., une entreprise de traitement de paiements en ligne. Pour lui, se lancer en affaires était un risque très calculé et réfléchi. En 2006, il devient le PDG de Party Gaming Plc avant de prendre la tête quelques années plus tard de Caesars Interactive Entertainment, une entreprise de jeux numériques dont il est devenu le premier investisseur privé. Par la suite, il devient aussi le PDG de Caesars Acquisition Company qui détient plusieurs hôtels et casinos à Las Vegas. À quoi doit-il tous ses succès? « Il ne fait pas de doute dans mon esprit que les deux choses qui ont propulsé ma carrière sont d’avoir fait des études en droit et d’être bilingue, même trilingue. J’ai toujours senti qu’on avait un certain respect pour les gens capables de parler plusieurs langues. »
Pour Me Garber, l’élément commun à la pratique du droit et aux affaires est la capacité de résoudre des problèmes : « J’aime beaucoup négocier et surtout comprendre les éléments d’un problème pour arriver à une solution bonne pour tout le monde. L’avocat a aussi une façon unique de lire un document et de penser. C’est ce que j’ai appris en droit et que j’ai su transposer en affaires. »
Un peu provocateur, Me Garber ne craint pas de prendre la parole et compte aujourd’hui plus de 45 000 abonnés sur X. Au cours des années, il a également été commentateur sportif et a participé à l’émission de télévision Dans l’œil du dragon. Aujourd’hui, il continue d’investir dans plusieurs entreprises, en plus de siéger sur le conseil d’administration de certaines. Il est aussi l’un des propriétaires du Kraken de Seattle, une équipe de hockey de la LNH.
Me Garber et son épouse investissent beaucoup de leur temps et argent dans différentes causes. Celle qui lui tient le plus à cœur est Centraide, notamment parce que celle-ci vient en aide à plusieurs organisations montréalaises et québécoises : « On est très chanceux d’habiter à Montréal et on a une qualité de vie extraordinaire. Si on ne s’occupe pas des plus démunis de notre ville, qui va le faire? Tous les avocats ont une responsabilité à cet égard, parce qu’ils ont souvent plus de moyens que d’autres. »
Son attachement à la profession n’est sûrement pas étranger au fait que son épouse est également avocate : « Être tous les deux des avocats nous a permis de trouver des façons d’être en désaccord, de prendre la parole chacun à son tour et de faire preuve de respect pour l’autre. » Malgré ses succès en affaires, la notoriété et les prix qu’il a gagnés, Me Garber est avant tout fier d’être un avocat montréalais et souhaite que ses confrères et consœurs partagent cette même fierté.
Le prix Pierre-Fournier est décerné chaque année à une personne qui s’est signalée par sa contribution exceptionnelle au Barreau de Montréal et à ses activités.
Pour voir la liste de ses récipiendaires depuis sa création en 1992, cliquez ici.
Me Manuel Shacter : Pratiquer le droit pendant plus de 75 ans
Par Pierre-Luc Beauchesne, avocat
Le 7 septembre prochain, lors de la Cérémonie de la Rentrée judiciaire, Me David Ettedgui remettra la Médaille du Barreau de Montréal à Me Manuel Shacter afin de souligner sa contribution exceptionnelle à la cause de la justice. Ayant pratiqué le droit pendant plus de 75 ans, Me Shacter a eu une carrière exemplaire, toujours au service de sa communauté et de sa profession. Né le 27 novembre 1923, Me Shacter fêtera ses 100 ans cette année.
En pleine Deuxième Guerre mondiale, Me Shacter a terminé un baccalauréat en arts (économie et sciences politiques) à l’Université McGill avant d’y faire ses études en droit. Membre du Barreau du Québec depuis 1947, il a travaillé deux ans à Ottawa pour le ministère de la Justice du Canada avant de fonder avec des collègues son propre cabinet, Mendelsohn Rosentzveig Shacter qui est devenu au fil des ans McMillan et qui compte aujourd’hui près de 300 avocats.
Au cours de sa carrière exceptionnelle, Me Shacter est allé plusieurs fois à la Cour suprême du Canada. Il est spécialement connu pour sa victoire dans l’affaire Brody v. The Queen, 1962 CanLII 80 (SCC), [1962] SCR 681, où la question en litige était de savoir si le roman « Lady Chatterley’s Lover » était obscène. En plus d’avoir agi dans plusieurs dossiers concernant les droits et libertés protégés par les chartes, Me Shacter a également su développer une pratique en droit fiscal et droit corporatif.
Me Shacter a aussi milité pour une représentation juste des avocats de confession juive dans la profession. Il est un des fondateurs de l’Association de droit Lord Reading qui a vu le jour en 1948 et a été son président en 1968-1969 : « Because of the intervention of the Lord Reading Law Society, people in the Barreau became more sensitive to what was going on, and a few years later, we started to see an increased presence of Jewish attorneys in the legal community and in the judiciary. »
Me Shacter s’est aussi impliqué pour son barreau. Bâtonnier de Montréal en 1987-1988, il avait notamment milité en faveur d’une meilleure représentation du Barreau de Montréal au sein du Barreau du Québec. Me Shacter s’est aussi investi au sein de sa communauté, notamment au sein du YM-YWHA de Montréal, du Jewish Vocational Services, du Canadian Council of Christians and Jews et du Congrès juif canadien.
Le sport a occupé une place importante dans la vie de Me Shacter. Pendant ses études à McGill, il a fait partie de l’équipe de basketball, puis de l’équipe de football de l’université. Par la suite, il a été un grand amateur de ski, voyageant en Autriche à chaque année pendant plus de 55 ans.
Alors qu’il était doyen de la faculté de droit de l’Université McGill, l’honorable Nicholas Kasirer a dit de Me Shacter qu’il était un « unsung hero of Canadian Law ». Pour Me Shacter, la Médaille du Barreau de Montréal représente ainsi une belle reconnaissance de tout son travail au cours des nombreuses années où il a pratiqué le droit et où il s’est investi pleinement dans sa communauté. À la lumière d’une vie et d’une carrière si bien remplies, Me Shacter souhaite que ses plus jeunes consœurs et confrères réalisent qu’ils sont bien chanceux de vivre à l’époque où nous sommes et continuent à déployer des efforts afin que les droits humains soient toujours respectés.
La Médaille du Barreau de Montréal est attribuée par le Conseil, après consultation de la Conférence des anciens bâtonniers, à des personnes membres ou non du Barreau, qui se sont signalées par leur contribution à la cause de la justice.
Pour voir la liste de ses récipiendaires depuis sa création en 1986, cliquez ici.
Par Pierre-Luc Beauchesne, avocat
L’assemblée générale annuelle (AGA) du Barreau de Montréal s’est tenue le 10 mai dernier à la salle Mont-Royal du Vieux Port Steakhouse. Ce fut l’occasion pour la bâtonnière sortante, Me Julie Mousseau, de souligner les réalisations de la dernière année et au nouveau bâtonnier, Me David Ettedgui, de nous faire part de ses projets et objectifs pour le prochain exercice.
Prix Pierre-Fournier
Le prix Pierre-Fournier a été remis cette année à Me Joey Hanna afin de souligner notamment sa contribution au Salon VISEZ DROIT. Depuis qu’il s’implique dans cette activité phare du Barreau de Montréal, Me Hanna a su se rendre indispensable. Son immense talent pour la communication et son énergie débordante ont su charmer la clientèle et les participants du Salon. Me Hanna a adressé quelques mots aux membres présents à l’AGA, les invitant à mettre au service d’autrui leur savoir-faire et d’investir aussi leur savoir-être au profit de leurs communautés.
Rapport de la trésorière
Les états financiers ont été présentés par la trésorière, Me Alice Popovici, qui rapporte un surplus de 190 000 $ cette année, ce qui servira à pallier certaines dépenses au cours du prochain exercice. Me Popovici a également annoncé deux nouveaux postes à pourvoir au sein de la permanence afin d’alléger la charge de travail des employés. De plus, l’assemblée a approuvé la résolution du Conseil d’indexer les cotisations 2024-2025 selon l’indice des prix à la consommation de la région de Montréal pour 2022 (6,6 %).
Rapport du bâtonnier sortant
Fière et heureuse du travail accompli, Me Julie Mousseau a trouvé que son bâtonnat, sous le thème de « Bâtissons l’avenir », a passé très vite. Cette année, le Barreau de Montréal a amorcé la transition de sa gouvernance, notamment avec la création de deux nouveaux comités statutaires, soit un comité des ressources humaines et un comité des finances et d’audit. Les nouveaux Grands entretiens de la bâtonnière ont permis de donner la parole à de grandes dames, soit Me Véronique Hivon, Me Patricia Gauthier, les honorables Manon Savard et Marie-Anne Paquette, ainsi que la bâtonnière Me Catherine Claveau, qui ont façonné à leur manière l’écosystème juridique montréalais. La pratique illégale de profession demeure toujours une préoccupation du Barreau qui a créé cette année un poste d’enquêteur. Me Mousseau a également annoncé la réouverture du SAGE au cours des prochaines semaines.
Proclamation des dirigeants et conseillers élus
Me Patrice Guay, président d’élection, a rappelé les résultats du dernier vote, par lequel ont été élus Mes Valérie Assouline, Vanessa O’Connell-Chrétien, Félix Rhéaume et Pascale Vigneau, avant d’annoncer la composition du Conseil 2023-2024.
Première rangée de gauche à droite: Mes Mathieu Jacques (Secrétaire), Caroline Larouche (Première conseillère), David Ettedgui (Bâtonnier), Alice Popovici (Trésorière).
Deuxième rangée de gauche à droite: Mes Harry Dikranian (Conseiller), Vanessa O’Connell-Chrétien (Conseillère), Pascale Vigneau (conseillère), Gabrielle O’Reilly Patry (Représentante du Jeune Barreau de Montréal), Félix Rhéaume (Conseiller), Tamara Davis (Directrice générale).
Absent.e.s de la photo: Mes Valérie Assouline (Conseillère), Véronique Collard (Conseillère), Jonathan Pierre-Etienne (Conseiller), Stéphanie Lisa Roberts (Conseillère).
Mot du nouveau bâtonnier
Après avoir reçu le traditionnel bâton des mains de Me Mousseau, Me David Ettedgui a fait la promesse qu’à la fin de la prochaine année nous serons encore mieux connectés les uns aux autres. Ainsi, « Ëtre connecté » sera le thème de son bâtonnat.
Pour mieux se connecter à sa communauté, le Barreau de Montréal mettra de l’avant un calendrier centralisé des activités des différentes associations du milieu juridique. Pour être connecté avec le savoir, le Barreau s’assurera que ses membres aient accès à du matériel de formation continue à un coût nul ou abordable. Pour se connecter à son histoire, Me Ettedgui remettra, lors de la prochaine Cérémonie de la Rentrée judiciaire, la médaille du Barreau de Montréal à Me Manuel Shacter, l’un des fondateurs du cabinet McMillan et de l’Association de droit Lord Reading. Pour se connecter à la scène internationale, le Barreau de Montréal accueillera du 16 au 18 octobre 2023 la prochaine édition du « World City Bar Leaders ». Pour se connecter à la relève, le Barreau mettra de l’avant une nouvelle initiative, soit une Journée des stagiaires où ceux-ci auront la chance de faire une visite privilégiée du Palais de justice de Montréal.
Me Ettedgui invite ainsi les membres du Barreau de Montréal à rester personnellement connectés et avoir un impact positif sur leurs communautés.
Pour lire les allocutions présentées lors de l’AGA, cliquez ici.
Le Barreau de Montréal remercie ses partenaires pour leur précieux soutien :
Mot du bâtonnier – Me David Ettedgui
Chères consœurs, chers confrères,
En accédant au poste de bâtonnier, j’imagine l’année à venir, avec ses défis, mais surtout, ses grandes promesses.
Ensemble, nous irons de l’avant avec détermination, dans la poursuite d’une cause commune.
Aujourd’hui, ma promesse est la suivante. Dans un an, à la fin de mon bâtonnat, lorsque nous regarderons ensemble notre place collective dans la société montréalaise en tant qu’avocats, nous serons en mesure de constater que nous sommes encore mieux connectés.
Mieux connectés les uns aux autres.
Mieux connectés à la clientèle que nous desservons.
Mieux connectés à notre ville et à notre communauté.
Et mieux connectés à notre histoire, à notre mission et à nos valeurs.
Au cas où vous ne l’auriez pas encore deviné – Être connecté est le thème que j’ai choisi pour mon bâtonnat.
J’aimerai tout d’abord remercier la bâtonnière Mousseau.
Son mandat s’est déroulé sous le thème « Bâtissons l’avenir ». Grâce à son leadership et à sa vision remarquable, ses réalisations nous inspireront tous pour les années à venir.
Je tiens également à remercier mes parents, mon incroyable femme Amanda et mes enfants, sans leur plein support, je ne pourrais prétendre à exercer cette fonction.
Revenons maintenant sur le thème de mon bâtonnat, « Être connecté ».
Comment ce thème s’appliquera-t-il dans la pratique ?
Par où commencer ?
Un calendrier communautaire
« Être connecté » commence par une meilleure connaissance de nos actions, de celles de notre communauté.
Cela passe en partie par l’ouverture à de nouvelles opportunités de rencontres, en utilisant des outils technologiques modernes.
Pourquoi ? Parce que nous ne connaissons que la partie non immergée de l’iceberg. Pensez à toutes les associations avec lesquelles nous partageons notre écosystème judiciaire :
Le Jeune Barreau de Montréal, L’Association de droit Lord Reading (Lord Reading Law Society), L’Association des juristes italo-canadiens du Québec (Association of Italian-Canadian Jurists of Quebec), l’Association des avocats et notaires noirs du Québec, de nombreuses cliniques juridiques réparties sur l’île de Montréal, les différentes facultés de droit….
Ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses organisations qui accomplissent un travail précieux, en créant des liens entre les membres du Barreau et les autres professions juridiques.
Malheureusement, il arrive souvent que les événements organisés par ces associations se chevauchent. Cela limite le nombre de participants potentiels, et donc le partage d’idées ainsi que l’impact global de la programmation proposée. Je souhaite remédier à cette situation.
C’est pourquoi l’une de mes priorités cette année est de faire en sorte que le Barreau de Montréal lance un calendrier centralisé pour la communauté juridique montréalaise.
Tous les organismes associés seront invités à participer au calendrier en partageant les détails de leurs événements à venir.
La formation continue
Se connecter avec le savoir, c’est mettre davantage l’accent sur la formation continue.
Plus précisément, nous nous assurerons que les membres du Barreau de Montréal aient accès à du matériel de formation continue pertinent et abordable – idéalement à un coût nul ou minime lorsque c’est possible.
Nous reconnaissons en particulier l’importance de la médiation et le besoin d’avoir plus de professionnels formés dans ce domaine. Le récent projet de loi 8 illustre parfaitement cette priorité.
Cela étant dit, le maintien de l’accréditation en tant que médiateur exige dix heures de formation continue spécifique à la médiation, pas cycle de deux ans.
Je n’ai pas besoin de vous dire que cela peut être coûteux et dissuasif pour certains alors que la médiation est un outil indispensable au meilleur fonctionnement de la justice.
C’est pourquoi, dans le cadre de mon bâtonnat, nous allons offrir cinq heures de formation continue en médiation par an, à un coût très faible pour les médiateurs membres du Barreau de Montréal.
Se connecter avec notre histoire
En septembre, nous renouerons avec notre histoire à l’occasion d’une cérémonie émouvante, visant à célébrer l’œuvre d’une vie.
Normalement, nous ne dévoilons pas aussi tôt les détails concernant le récipiendaire de la Médaille du Barreau.
Mais cette année, c’est différent, et vous comprendrez pourquoi nous souhaitons faire exception.
Me Manuel Shacter sera le récipiendaire de cet honneur en reconnaissance de l’ensemble de sa contribution à la communauté juridique de Montréal.
Me Shacter est l’un des associés fondateurs du cabinet que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de « McMillan ». Il était également l’un des fondateurs de l’Association de droit Lord Reading en 1948, et président de celle-ci en 1968.
Manny a apporté une contribution inestimable dans le domaine des droits de la personne – notamment quand il a plaidé la cause Brody, Dansky, Rubin c. La Reine devant la Cour suprême du Canada en 1962. Ce litige, qui portait sur la censure, est mieux connu comme la cause « Lady Chatterley’s Lover ».
Bâtonnier du Barreau de Montréal en 1987-88, Manny demeure membre du conseil des anciens bâtonniers et nous le consultons encore régulièrement.
À 99 ans, Me Shacter se rend encore au bureau presque tous les jours!
La médaille lui sera remise lors de la Rentrée des tribunaux le 7 septembre prochain.
Et, en parlant de notre illustre histoire…
En 2024, le Barreau de Montréal célébrera son 175e anniversaire.
Plus de détails vous seront communiqués ultérieurement sur les façons dont nous célébrerons cet anniversaire important. Le comité d’organisation des festivités est en place et présidé par Me Vanessa O’Connell Chrétien. Je suis persuadé que les idées du comité plairont aussi bien aux membres de notre section, qu’au public.
La pratique illégale
Se connecter avec le public est primordial.
Le Barreau de Montréal joue un rôle essentiel dans la protection du public contre les pratiques illégales.
Malheureusement, ces pratiques sanctionnables se déroulent souvent au détriment de certaines des personnes les plus vulnérables de notre société.
Dans le courant de l’année, nous annoncerons plusieurs initiatives audacieuses, afin de sensibiliser la population montréalaise aux pratiques illégales entre autres, en allant directement à la rencontre des personnes les plus souvent visées.
World City Bar Leaders
Un autre événement majeur de l’année de mon bâtonnat sera l’accueil par le Barreau de Montréal de la Conférence des barreaux des grandes villes du monde, le World City Bar Leaders Conference. Cela me donnera l’opportunité de connecter le Barreau de Montréal à l’échelle internationale.
Du 15 au 18 octobre, je présiderai ce prestigieux événement international, qui marquera pour les membres de la conférence, le retour en présentiel.
Ensemble, nous aurons l’occasion d’échanger avec la communauté juridique mondiale. J’ai hâte de mettre en valeur le rôle et les réalisations du Barreau de Montréal et de faire connaître notre ville extraordinaire.
La journée des stagiaires
Enfin, se connecter avec la relève. Le Barreau joue un rôle essentiel dans le rapprochement avec la relève de la communauté juridique.
C’est pourquoi j’ai le plaisir d’annoncer une nouvelle initiative, la Journée des stagiaires, qui sera organisée en collaboration avec le Jeune Barreau de Montréal et la Cour du Québec.
Avec le président du Jeune Barreau de Montréal et un juge de la Cour du Québec, nous leur ferons découvrir les « coulisses » du palais, sous un angle que la plupart d’entre eux n’auraient jamais eu l’occasion de voir. Nous espérons que cette visite privilégiée sera une inspiration pour la carrière qui s’ouvre à eux.
En conclusion, aujourd’hui, plus que jamais, le Barreau de Montréal a l’occasion de jouer un rôle unique de leader.
Ce rôle consiste à tisser des liens pour que nous nous sentions connectés.
À certains égards, le monde post-pandémique que nous connaissons aujourd’hui était impensable il y a à peine quelques années.
La technologie évolue rapidement, nous laissant souvent avec plus de questions que de réponses sur la meilleure façon de rester connectés.
J’invite chacun des presque 17 000 membres du Barreau de Montréal à se joindre à moi pour prendre des mesures qui nous rapprocheront tous un peu plus.
Ensemble, nous avons la possibilité d’avoir un impact positif encore plus important sur les communautés que nous desservons, en développant une meilleure connexion entre nous et avec nos diverses parties prenantes, mais aussi en restant personnellement CONNECTÉS.
David Ettedgui
Bâtonnier de Montréal