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Me Maurice Boileau

Me Maurice Boileau: l’homme derrière les bâtonniers
par Gislaine Dufault*

Enfant, le petit Maurice aimait tant argumenter que grand-mère lui prédisait déjà un avenir d’avocat, choix qu’il entérinera dès l’adolescence. Admis au Barreau en 1964, Me Maurice Boileau pratiquera le droit une quinzaine d’années en cabinet privé, avant de se voir confier la direction générale du Barreau de Montréal, en 1980, par le bâtonnier d’alors, Me Philippe Casgrain.

Homme de cœur, professionnel chevronné, Maurice Boileau, qui a pris sa retraite après 22 ans de fidèles et loyaux services, a su conquérir l’amitié et le respect de tous ceux qui l’ont côtoyé, qu’ils soient membres de la magistrature, bâtonniers, confrères ou employés. 

Un grand ami du Barreau

À l’origine, Maurice Boileau a été embauché par le Barreau de Montréal pour agir comme conciliateur des comptes d’honoraires pour des mandats d’aide juridique, ce qu’il continuera à faire malgré la retraite.  « Maurice had and still has all the skills and qualities par excellence of a mediator and conciliator » de confier le bâtonnier, Me Alan M. Stein

Maurice Boileau ne s’est pas limité à cette tâche. Il a largement contribué à faire du Barreau de Montréal ce qu’il est aujourd’hui, notamment quant à l’essor des quelque 35 comités, dont les travaux ont un impact tant sur la pratique du droit que sur l’image de l’avocat auprès du public. Sa contribution a largement dépassé son mandat et sa disponibilité pour le Barreau de Montréal a été bien au-delà de ses fonctions de directeur général.

Voilà pourquoi il recevait des mains du bâtonnier Stein, à l’occasion de la Journée du Barreau du 5 septembre dernier, le Mérite du Barreau de Montréal, distinction remise à des personnes qui se sont signalées par leur contribution exceptionnelle au Barreau de Montréal et à ses activités.

Vingt-deux bâtonniers plus tard

Cette décision de remettre le Mérite à Maurice Boileau était appuyée sans réserve par la Conférence des anciens bâtonniers. Les 22 derniers bâtonniers, qui ont pu compter sur le soutien de Maurice Boileau pendant leur mandat, sont sans doute les mieux placés pour apprécier l’homme et ses nombreuses qualités, tant professionnelles que personnelles. 

Les relations se sont d’ailleurs bien souvent transformées en amitié profonde et sincère, qui va bien au-delà de l’amitié professionnelle. Parmi ceux-ci, Me Rolland Boudreau, bâtonnier de Montréal en 1988-1989 à qui Me Boileau voue un profond respect, malgré qu’il soit sans l’ombre d’un doute le golfeur le plus désinvolte qu’il connaisse! « Dévoué, calme, flegmatique, gentil, Maurice, c’est le gars extraordinaire qui a réussi, par son travail acharné, à nous faire passer nous, des gens bien ordinaires, pour des bâtonniers extraordinaires » de dire Me Boudreau.

Même son de cloche chez Me Michel A. Pinsonnault, bâtonnier de la section en 2000-2001. « La vie, à ma grande joie, a fait en sorte que nos chemins se croisent, me permettant non seulement de découvrir un très bon ami, mais également de côtoyer un ambassadeur du Barreau de Montréal tout à fait hors pair, qui a marqué le passage des 22 bâtonniers qu’il a épaulés avec sagesse, tact et dévouement. L’importance de sa contribution sera ressentie pendant de nombreuses années et servira sans aucun doute d’exemple à suivre. » souligne Me Pinsonnault. 

Cet homme, respecté de tous, n’a jamais perdu son calme. Même lorsqu’il était en désaccord avec d’importantes décisions, jamais il ne levait la voix. Sa recette? « J’ai appris très tôt à contrôler mes émotions, par souci d’être bien perçu par mes pairs, peut-être un peu par orgueil » avoue-t-il. Il préfère de loin convaincre, avec calme, arguments à l’appui. 

« Maurice is a true and caring gentleman who has served The Bar of Montreal and its many different bâtonniers with utmost dedication, devotion and skill. Where would the Montreal Bar and all we bâtonniers be without Maurice Boileau? » ajoute Me Casper M. Bloom, bâtonnier en 1993-1994.

Pour sa part, l’honorable Pierrette Rayle, juge à la Cour d’appel du Québec, qui fut la première femme à occuper le poste de bâtonnier de Montréal en 1992-1993, a été particulièrement impressionnée par le tact et la délicatesse de Me Boileau. « Maurice, c’est l’incarnation même de cette expression, un peu vieillotte mais tellement d’actualité et de plus en plus rare, qui veut que plus fait douceur que violence. Il est l’antithèse de l’agressivité, sans toutefois y perdre dans sa compétence et son efficacité » confie le juge Rayle.

C’est un passionné, mais un passionné calme, flegmatique, qui se considère privilégié d’avoir pu, grâce à son travail, rencontrer autant de personnes – beaucoup plus que l’on croit – qui donnent généreusement de leur temps au Barreau.

Un homme qui fait unanimité

On aurait pu interroger tous les anciens bâtonniers, tous les avocats qui ont participé aux activités du Barreau de Montréal depuis 22 ans, les membres du Conseil, des comités, de la magistrature, ses amis les plus proches, tous n’auraient que des éloges à son endroit.

Ce qui rend le défi d’autant plus grand pour celle qui a pris sa succession. « Le défi est effectivement de taille, car nous avons des tempéraments fort différents tous les deux. Heureusement, il a pris soin de me transmettre, au cours des dix dernières années, un peu de sa sagesse. Je compte maintenant sur l’âge pour faire le reste! », avoue en riant Me Doris Larrivée, qui a pris la relève à la direction géné­rale du Barreau de Montréal et qui a su assurer la transition tout en douceur.

Lorsque la décision fut prise d’écrire un article sur Maurice Boileau, l’auteure a insisté pour en faire elle-même la rédaction. Eh oui, je voulais me réserver le mot de la fin, pour avoir passé les 17 dernières années à ses côtés – aucun homme n’a encore tenu aussi longtemps dans ma vie!

Cependant, force m’est d’admettre qu’il n’est pas facile de décrire les qualités de quelqu’un d’aussi exceptionnel tout en restant crédible, surtout lorsqu’il a été son patron (et qu’une autre a pris sa place depuis!). Il faut trouver les bons mots, doser les commentaires. Or, ce dosage me pose problème car, au risque que ceux qui ne l’ont pas connu y voient exagération, Maurice Boileau est vraiment exceptionnel. Un genre de prince charmant des temps modernes, qui a su conserver toute la grâce et la délicatesse d’antan.

Maurice Boileau a été un merveilleux patron. Avec sa bonne humeur et cet humour fin qui le caractérise, il a su mieux que quiconque ensoleiller mes matins et ceux de mes collègues. Merci d’avoir été ce beau rayon de soleil!

* L’auteure est directrice des communications au Barreau de Montréal.