Me Horia Bundaru

Me Horia Bundaru : l’artiste et la toge
Par Mélanie Dugré, avocate
(Article diffusé le 22 novembre 2016)

« Le public a droit à la vérité et à un gouvernement qui agit dans les cadres prescrits par la loi en toutes circonstances et en tout temps. La vérité est une valeur qu’on exige de la société moderne […] Malheureusement, la vérité peut facilement être manipulée. Le gouvernement peut la cacher, la transformer et même l’utiliser comme arme dans ses relations politiques. En faisant cela, il commet une grave erreur qui peut se retourner contre lui. C’est une arme à deux tranchants. »

Ces mots remplis de vision et de sagesse sont ceux d’un jeune étudiant de 14 ans, Horia Bundaru, gagnant du concours « La justice a bonne mine » en 1996. S’ils sont toujours d’actualité, leur auteur, aujourd’hui marié et père de deux adorables petites filles, en a fait du chemin depuis sa première victoire à saveur juridique.

Admis au Barreau en 2006, Me Bundaru est associé au sein du cabinet Norton Rose. Il se spécialise en litige commercial, œuvrant dans des dossiers complexes et diversifiés, notamment en droit de la construction. Au cours des dernières années, il a été très impliqué dans les litiges entourant le projet historique Churchill Falls. Son parcours est à la fois inusité, surprenant et inspirant.

Nés en Roumanie, sa famille et lui ont posé leurs bagages à Montréal en 1993, après un séjour de 18 mois en Belgique, embrassant ainsi des perspectives d’avenir plus prometteuses au lendemain de la chute du communisme. Si le Québec, terre francophile, s’est imposé comme un choix naturel, l’arrivée de la famille Bundaru à Montréal s’est déroulée dans l’effervescence et la folie entourant les célébrations de la Coupe Stanley, provoquant chez Horia, plus habitué au ballon qu’à la rondelle, un mélange de curiosité et d’étonnement.

N’empêche qu’Horia a eu tôt fait de s’intégrer à la société québécoise et de récolter divers honneurs au cours de son parcours académique. C’est d’ailleurs lors de ses études secondaires au Collège Brébeuf qu’il a participé au concours « La justice a bonne mine », annonçant alors, en réponse à une question d’un membre de la magistrature durant la remise des prix, qu’il projetait devenir avocat, avocat-plaideur pour plus de précision.

Son côté cartésien et rationnel lui avait pourtant, au départ, dicté le choix de l’économie comme discipline universitaire. À quelques jours de la rentrée, il a toutefois été appelé pour une entrevue à la Faculté de droit de l’Université McGill, entrevue qui s’est révélée déterminante pour la suite de son parcours. En lui ouvrant les portes du droit, le destin venait de tracer un chemin qui lui permettrait de marier son esprit rationnel à son talent pour le verbe et la plume, tout en comblant son besoin de créativité.

Car il faut savoir qu’un artiste sommeille en Horia, grand amoureux des arts sous toutes leurs formes et plus particulièrement de la scène et du théâtre. Metteur en scène pendant plusieurs années au Collège Brébeuf, il a monté une comédie musicale à la Cinquième Salle de la Place des Arts et a même donné la réplique lors des auditions du Conservatoire d’art dramatique, à l’époque où l’institution logeait dans l’immeuble qui abrite aujourd’hui la Cour d’appel, un endroit où, visiblement, Horia Bundaru était destiné à exceller.

Recruté par Norton Rose en 2003, il a fait ses classes auprès de plaideurs chevronnés comme François Fontaine, Pierre Bienvenu et Sophie Melchers, avec qui il travaille toujours et pour qui il a une grande estime et admiration.

S’étant distingué comme un des meilleurs plaideurs au Concours de droit international Charles-Rousseau, Horia a dirigé, de 2007 à 2011, l’équipe de plaidoirie de la Faculté de droit de l’Université McGill pour ce même concours. En 2011, il a remporté le Prix de l’orateur francophone de l’Association du Jeune Barreau de Montréal et a obtenu la première place ex aequo du Prix Paris-Montréal de la Francophonie. L’année suivante, le Collège Brébeuf lui a remis le Prix de la relève dans la catégorie Affaires, afin de souligner son parcours remarquable et son rayonnement dans la communauté juridique.

Depuis deux ans, Horia enseigne la procédure civile à l’École du Barreau. Ses yeux brillent lorsqu’il parle du plaisir qu’il éprouve à capter l’attention de ses étudiants, à échanger avec eux et à participer à la formation juridique de futurs confrères et consœurs. C’est avec une fierté avouée qu’il a reçu ses premières évaluations, dithyrambiques, qui le décrivent comme un professeur passionné, drôle et dynamique. Cette tâche d’enseignement lui offre sans contredit un forum où l’artiste en lui peut s’épanouir, en laissant au vestiaire le sérieux et la pondération qu’exige la pratique devant les tribunaux.

Sa passion pour les arts n’étant jamais bien loin, Horia siège depuis 2012 au conseil d’administration du théâtre La Licorne, une institution dont il admire la créativité et la capacité à se renouveler pour rejoindre un public diversifié.

Le Barreau de Montréal n’est pas en reste puisqu’il peut compter sur la présence de Me Bundaru au sein de plusieurs de ses comités. Il est en effet membre, depuis 2015, du Comité de liaison avec la Cour supérieure en matière civile. Il est également membre, depuis 2014, du Comité du Salon VISEZ DROIT, dont il est le président pour l’édition 2017. Au passage, il promet une programmation festive afin de souligner le 20e anniversaire du Salon, sous la thématique « La justice en fête ».

Me Bundaru a activement contribué à la récente mise à jour du Guide de courtoisie professionnelle du Barreau de Montréal, à l’occasion de l’adoption du nouveau Code de déontologie des avocats et du nouveau Code de procédure civile. Il souhaite ardemment que les valeurs énoncées dans ce Guide seront portées et défendues par l’ensemble des membres du Barreau.

Et en cette ère où la profession vit de profondes transformations, Me Bundaru entrevoit avec enthousiasme les opportunités qui se présentent aux avocats de litige, à la faveur de la réforme de la procédure civile, de faire preuve d’imagination et de créativité afin de minimiser les vacations à la Cour, simplifier les procédures et procurer à leurs clients une résolution satisfaisante, moins coûteuse et plus rapide de leurs différends.

Si le passé est garant de l’avenir, on peut d’ores et déjà parier que le parcours d’avocat-plaideur de Me Bundaru, déjà bien entamé, se poursuivra avec succès grâce à la confiance que lui accordent ses clients et au respect que lui témoignent ses confrères et les membres de la magistrature.