Me François L. Morin

Me François L. Morin : L’enthousiasme d’un fiscaliste!
Par Mélanie Dugré, avocate
(Article diffusé le 6 mars 2013)

« Je voulais être un François Godbout », raconte Me François L. Morin, en référence au grand joueur de tennis des années 60 qui, à l’issue de sa carrière sportive, a poursuivi des études de droit qui lui ont permis de devenir un des grands manitous de l’organisation des Jeux olympiques de Montréal en 1976. François Morin a eu la chance de côtoyer Me Godbout à cette époque puisque son père, comptable de profession, occupait le poste de contrôleur pour les Jeux olympiques. Il a été marqué par l’éloquence de François Godbout, son parcours et ses expériences de vie. Le choix du droit s’est donc imposé de lui-même.

François Morin a été admis au Barreau du Québec en 1988 et sa carrière a commencé au cabinet Borden Ladner Gervais, où il exerce toujours dans le domaine de la fiscalité et de la gestion du patrimoine. Sa pratique est concentrée en matière de fiscalité des particuliers, un univers moins « technocrate » que celui des entreprises qui lui permet d’entrer en relation avec des individus fascinants et inspirants.

Hasard et chance

Son implication au sein d’organismes philanthropiques débute par un drôle de concours de circonstances qui remonte à la fin des années 90. Deux collègues discutaient dans un corridor, l’une mentionnant qu’elle devait céder sa place au sein du conseil du Prix du Duc d’Édimbourg, un organisme dont la mission est d’encourager les jeunes à se fixer des objectifs en leur offrant des outils pour les atteindre, dans les sphères du bénévolat, de l’activité physique, des loisirs et des expéditions. La collègue de François lui propose le poste et c’est grâce au hasard et à la chance qu’il plonge dans cet univers où toutes les énergies sont consacrées aux jeunes, au défi d’identifier ce qui les allume, de les guider dans leur passion avec le but ultime de leur permettre d’éclore et de s’épanouir.

En juin 2008, François est invité par son mentor, Me William E. Stavert, et par Julien Béliveau, alors président du conseil du Centre de recherche de l’hôpital Douglas, à siéger au conseil d’administration. François est alors catapulté dans le monde hospitalier ultrarèglementé où les budgets serrés font partie de la réalité des médecins et des chercheurs. Cette implication donne tout son sens au rôle de vulgarisateur de l’avocat, si cher aux yeux de François. Il est constamment appelé à démystifier auprès de donateurs le travail des chercheurs, leurs projets, protocoles et découvertes afin de les convaincre de participer aux campagnes de financement.

Coup de foudre pour Dr Julien

Il y a quelques années, BLG contacte la Fondation du Dr Gilles Julien afin d’offrir des services juridiques sous le programme pro bono du cabinet. Le coup de foudre entre François et Dr Julien est instantané et devient le fondement d’une collaboration et d’une amitié qui ne sont jamais démenties. La voix de François s’enflamme lorsqu’il parle de cet homme plus grand que nature, de son charisme électrisant et de sa façon intuitive de soigner, laquelle n’est pas étrangère aux racines autochtones de son épouse Hélène (Sioui) Trudel qui prônent la médiation, la conciliation et les rapprochements entre les individus afin de gérer et résoudre des situations de crise. En janvier 2010, Dr Julien lui demande de devenir son allié sur un conseil d’administration plutôt rigide et parfois peu au fait de son quotidien sur le terrain. L’intelligence intuitive de François lui est alors d’un grand secours, au moment de mettre de la chair sur des concepts fiscaux complexes, de simplifier les règles techniques des ministères du Revenu et d’essayer de réconcilier l’aspect juridique à la mission ultime de Dr Julien d’aider les enfants démunis.

Le soutien aux enfants en détresse est un thème récurrent dans l’analyse du parcours de François. À preuve, il siège également au conseil d’administration de la Fondation Tyndale St-Georges, un centre communautaire du quartier Petite-Bourgogne/Pointe-Saint-Charles qui offre un lieu de rassemblement et d’activités aux enfants et adolescents, leur évitant ainsi de se retrouver dans la rue et de sombrer dans l’enfer de la drogue. François collabore aux campagnes de financement et s’emploie à faire connaître la mission de l’organisme à des familles désireuses de prévoir des dons particuliers dans leur testament.

Transmettre le goût de la lecture

L’enthousiasme de François ne s’essouffle pas lorsqu’il évoque son implication au sein de la Bibliothèque Fraser-Hickson. Cet organisme, dont les fondations remontent au siècle dernier, était fait sur mesure pour le passionné d’histoire qu’est François. Sans domicile fixe depuis quelque temps, ses 35 000 livres sont présentement entreposés, mais un récent projet pourrait bien donner un nouveau souffle à la Bibliothèque. François explique qu’un partenariat vient d’être conclu avec les YMCA du centre-ville et de Notre-Dame-de-Grâce qui hébergeront la Bibliothèque et certaines de ses collections. L’idée est de permettre aux enfants qui fréquentent les YMCA pour diverses activités physiques et sportives d’être dirigés vers la Bibliothèque pour y suivre des programmes d’alphabétisation et d’éducation à la lecture et à la littérature. François précise que près de 32 % des adolescents montréalais sont des analphabètes fonctionnels et peinent à lire et comprendre le sens d’un court texte. Transmettre le goût de la lecture fait également partie des valeurs de BLG qui, depuis environ six ans, pilote le programme « BLG fait la lecture aux enfants » sous lequel des avocats et employés du cabinet se promènent dans les écoles de quartiers défavorisés afin d’offrir des séances de lecture aux élèves.

Inspiré par la théorie des 1 000 jours du Dr Julien selon laquelle cette période est cruciale pour le développement du cerveau d’un enfant, François rêve d’une association éventuelle entre la Bibliothèque Fraser-Hickson et la Fondation du Dr Julien afin que les enfants puissent atteindre leur plein potentiel, tant au niveau physique qu’intellectuel. François rappelle d’ailleurs que l’intelligence n’a pas qu’une composante génétique, mais possède aussi une dimension sociale que nous pouvons influencer positivement.

Le rêve de faire la différence

François est catégorique : « Rien ne se perd, rien ne se crée. Lorsque nous avons reçu beaucoup de la vie, nous avons un devoir et une obligation de redonner, que ce soit par l’entremise de notre argent, de notre temps ou de notre talent ».

Des rêves, pour François Morin? Plusieurs. Mais un en particulier qui se fait insistant : Celui, comme son idole Alex Patterson, de faire partie d’un conseil d’administration majeur et significatif dans la communauté, au sein duquel il pourrait mettre à profit sa longue et riche expérience et contribuer à l’avancement d’une grande cause.

Et pourquoi pas l’espoir de devenir un acteur de premier plan dans la résolution de grands problèmes sociaux, comme la crise étudiante et le financement des universités. François est convaincu que son implication sociale des dernières années lui a permis de bâtir la crédibilité nécessaire et d’acquérir la maturité pour diriger des discussions animées, où des intérêts parfois conflictuels sont en jeu, afin de développer des consensus tout en maintenant des rapports positifs.

Avec une feuille de route si bien garnie et cet enthousiasme contagieux qui le caractérise, il est permis de croire que François Morin verra ce grand rêve devenir réalité et cela, plus vite que lui-même pourrait le croire…