Me Margherita Morsella

Me Margherita Morsella et le don de soi

Par Pierre-Luc Beauchesne, avocat

(Article diffusé le 22 juin 2021)

Membre du Barreau depuis 1987, Me Margherita Morsella s’est toujours impliquée dans sa communauté. En octobre dernier, ses années d’engagement ont été reconnues lorsque Justice Pro Bono lui a remis le Prix Paris-Québec afin de souligner son action concrète auprès des femmes vulnérables et des gens vivant dans la pauvreté, le mépris, l’exclusion sociale et la discrimination. Le parcours de cette avocate qui pratique principalement en droit de la famille est une source d’inspiration pour ceux et celles qui veulent changer les choses, mais surtout aider leur prochain.

Me Morsella avait 9 ans quand elle a quitté l’Italie avec sa famille pour venir s’établir à Montréal. Elle se souviendra toujours de son arrivée en Amérique, en bateau, son passage par New York et cette image de la Statue de la Liberté, au loin. Elle a vécu ses premières années au Québec en plein cœur de la Petite-Italie où elle a appris en peu de temps l’anglais et le français. Me Morsella s’est beaucoup investie dans ses études et a tout d’abord complété un baccalauréat en histoire et sciences politiques à l’Université McGill. Souhaitant retrouver ses racines, elle a aussi étudié le droit civil pendant un an à l’université de Rome « La Sapienza ». Ce séjour en Italie lui a permis de réfléchir à son identité et à la place qu’elle voulait prendre, à titre de femme et de professionnelle. Puis, elle a décidé de revenir à Montréal et de continuer ses études en droit. Elle a choisi l’UQAM pour avoir la chance d’étudier en français, sa troisième langue, mais aussi parce que cette université avait un profil axé sur le droit social, ce qui l’interpellait davantage.

L’implication sociale et communautaire de Me Morsella auprès des femmes vulnérables a commencé bien avant son entrée dans la profession. Pendant ses études universitaires en histoire et en politique, alors qu’elle était déjà bien impliquée dans la communauté italienne et dans différents regroupements culturels et sociaux, elle a mis sur pied, avec d’autres femmes, le Centro Donne, qui est aujourd’hui le Centre des femmes solidaires et engagées. Elle a aussi travaillé au sein d’un autre organisme communautaire venant en aide aux femmes, le Centre des femmes, notamment à titre d’agente d’aide aux consommateurs. Jusqu’à la pandémie, Me Morsella s’impliquait toujours auprès du Centre des femmes, où elle a offert, pendant plus de 25 ans, une clinique juridique les lundis après-midi de 14 h à 16 h. Elle est également l’une des cofondatrices du Collectif des femmes immigrantes, un organisme qui, depuis 1984, accompagne les immigrants dans leurs démarches de recherche d’emploi et d’intégration à la société québécoise.

C’est sans aucun doute son expérience auprès du Centre des femmes qui l’a menée vers le droit familial. Après avoir fait son stage avec Me Myriam Grassby, une avocate en droit de la famille qui a été un véritable modèle pour elle, Me Morsella a pris en main son destin et s’est lancée à son compte, au sein d’une société nominale. De 1994 à 2005, elle s’est jointe à un centre exécutif où elle a côtoyé des professionnels de différents horizons. Par la suite, de 2005 à 2010, elle a pratiqué au sein du cabinet Cerundolo & Maiorino et, après un passage au cabinet Mercadante Di Pace, elle a rejoint les rangs, en 2013, de Kalman Samuels. Me Morsella garde de beaux souvenirs des sept années passées à ce cabinet orienté vers le droit familial où elle a vécu de belles expériences de travail d’équipe.

La crise sanitaire a eu un impact important sur la vie professionnelle de Me Morsella. « La pandémie a été terrible pour moi. Elle a bouleversé la façon dont je pratiquais le droit depuis 33 ans. J’ai toujours adoré sortir de la maison et aller au bureau où je pouvais échanger avec des collègues et des clients. Ce qui m’a marquée le plus a été le manque de contacts humains. » En juin 2020, Me Morsella a décidé de prendre une pause professionnelle et d’attendre un certain retour à la normale avant de se replonger dans la pratique du droit. En attendant, elle a profité de la dernière année pour aider son père, qui vit en CHSLD, tout en continuant à s’impliquer, à distance, dans la communauté.

La pandémie a fait voir à Me Morsella toute la fragilité et la vulnérabilité des aînés. Afin de sensibiliser les communautés culturelles à ces réalités, elle s’implique au sein du Forum des aînés et du Comité de travail contre l’abus des aînés. Elle a aussi donné, au cours des derniers mois, des conférences en plus de faire des capsules pour la radio. Tout dernièrement, elle a écrit des articles pour rendre hommage à des femmes immigrantes et souligner leur contribution à la société québécoise. L’écriture a toujours occupé une place importante dans la vie de Me Morsella. En plus de rédiger des articles et des essais, elle écrit aussi de la poésie et certains de ses poèmes, la plupart en italien, ont été publiés dans des recueils.

Me Morsella carbure au contact humain. Cette avocate au grand cœur espère que la vie revienne le plus vite possible à la normale pour continuer de faire ce qu’elle aime, et surtout, pour continuer à aider les autres.